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 Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites

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MessageSujet: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime05.11.11 8:48

Médecine à deux vitesses, ou le serment d’hypocrite…


IT 186/187 - Juillet/août 2009

publié le juillet 2009 • par C. C.


Nous l’avons déjà signalé dans de précédents articles, la médecine à deux vitesses n’est plus un mythe mais une réalité.

De nombreux spécialistes libéraux sont en secteur 2, c’est-à-dire avec honoraires libres (avec comme le disent les textes officiels, l’archaïque notion de tact et de mesure associée au dépassement d’honoraires, par rapport aux honoraires encadrés du secteur 1). Ainsi, le barème des spécialistes étant de 28 euros quand ils reçoivent en secteur 1 (conventionné avec honoraires fixés par la CPAM), il devient de plus en plus difficile d’obtenir un rendez-vous avec ces spécialistes en secteur hospitalier (conventionné).

De nombreux hôpitaux réorientent dé-sormais les patients vers les spécialistes de ville, et là, tout est possible en matière d’honoraires. Bon nombre de ces praticiens sont en secteur 2, donc pratiquent les honoraires libres, soit 35 à 70 euros (est-ce bien là la notion de tact et de mesure ?) et refusent souvent d’accepter des patients couverts par la CMU.

Pourquoi ces praticiens libéraux refusent-ils la CMU ? Tout simplement parce que dans ce cadre, ils ne peuvent pas pratiquer de dépassement d’honoraires. Ils doivent appliquer les 28 euros conventionnés et non les 35 à 70 euros dont ils sont friands.

Que faire quand on est pauvre et que l’on a besoin rapidement de consulter un spécialiste parce que l’hôpital ne peut accorder un rendez-vous avant trois mois ??? Chercher un autre praticien !!!

Reconnaissons quand même que certains praticiens libéraux acceptent les patients ayant la CMU, mais leur nombre va en diminuant (et encore plus en province où le choix des spécialistes est parfois plus limité qu’à Paris - refus de CMU une fois sur deux en région parisienne).

Un amendement à la loi Hôpital Patients Santé Territoire devait donner un cadre légal au “testing” (tester des praticiens choisis pour savoir s’ils acceptent les patients avec CMU). Cet amendement a malheureusement été supprimé. À noter que l’Assurance Maladie doit, d’ici le 15 octobre 2009, trouver un accord pour la création d’un secteur tarifaire dit “optionnel” afin d’encadrer les dépassements d’honoraires. Sans doute s’agira-il d’une usine à gaz. Mais ne désespérons pas.
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MessageSujet: Re: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime05.11.11 9:06

Le serment médical que tout nouveau médecin prête, à la faculté de médecine, à l’issue de sa soutenance de thèse ou au cours d’une cérémonie distincte. Il s'agit d'un texte est dérivé de celui du serment d'Hippocrate dans la Grèce antique.



Serment d'Hippocrate réactualisé par Pr Bernard Hœrni.
Bulletin de l'Ordre des médecins - n° 4 d'avril 1996.
" Au moment d'être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J'interviendrai pour les protéger si elles sont affaiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l'humanité. J'informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur confiance et n'exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l'indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire.
Admis(e) dans l'intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront confiés. Reçu(e) à l'intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les mœurs. Je ferai tout pour soulager les souffrances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément.
Je préserverai l'indépendance nécessaire à l'accomplissement de ma mission. Je n'entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés.
J'apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu'à leurs familles dans l'adversité. Que les hommes et mes confrères m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j'y manque."




Le serment d'Hippocrate actuel à la Faculté de Médecine de Paris V

Extrait de : La Gazette du Groupe d'Etude en Orthopédie Pédiatrique, n°11, Janvier/février 2004
" Je promets et je jure d'être fidèle aux lois de l'honneur et de la probité dans l'exercice de la Médecine. Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent et n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail. Admis dans l'intérieur des maisons, mes yeux ne verront pas ce qui s'y passe ; ma langue taira les secrets qui me seront confiés, et mon état ne servira pas à corrompre les moeurs ni à favoriser le crime. Respectueux et reconnaissant envers mes Maîtres, je rendrai à leurs enfants l'instructin que j'ai reçue de leurs pères. Que les hommes m'accordent leur estime si je suis fidèle à mes promesses ! Que je sois couvert d'opprobre et méprisé de mes confrères si j'y manque. "
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MessageSujet: Re: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime05.11.11 9:17

Je donnerai mes soins gratuits à l'indigent...

Je n'exigerai jamais un salaire au-dessus de mon travail...

Je ne me laisserai pas influencer par la soif du gain... ... ... ... ... ...



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MessageSujet: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime05.11.11 9:22

L'EUTHANASIE ECONOMIQUE MEDICALE

a toujours existé en France... ... ...
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MessageSujet: Re: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime03.02.12 13:12

Sarkozy attend des jours meilleurs pour réformer la dépendance
mercredi 1 février 2012 18h43
Imprimer cet article[-] Texte [+] PARIS, 1er février (Reuters) - Nicolas Sarkozy n'a pas renoncé à une réforme de la prise en charge de la dépendance des personnes âgées mais ne la mettra en oeuvre que quand il pourra la financer "de façon crédible".
Dans un discours prononcé mercredi à l'occasion du 4e anniversaire du plan Alzheimer, le chef de l'Etat a estimé que "traiter ce dossier de façon exhaustive dans le contexte actuel n'aurait pas été responsable".

"Je le dis franchement: je me dois aussi de tenir compte également de contraintes financières extrêmement difficiles", a-t-il dit devant une assemblée de chercheurs et responsables médicaux. "J'assume tout à fait la décision que j'ai prise de décaler la réforme de la dépendance", a-t-il indiqué.

Alors que des annonces pour un coût de l'ordre du milliard d'euros étaient attendues pour le mois de septembre dernier, le Premier ministre, François Fillon ,avait annoncé fin août le report à "début 2012" de ce projet un temps appelé à devenir une des dernières grandes réformes du quinquennat de Nicolas Sarkozy.

Début janvier, la ministre de la Solidarité et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, a indiqué qu'il n'y aurait aucune nouvelles mesures sur la dépendance avant l'élection présidentielle.

"Je ferai cette réforme quand j'aurai les moyens de la financer de façon crédible et non pas pour créer un gouffre ou pour se trouver avec des structures dont on ne pourra pas payer le personnel, ou des structures où il y n'y aura pas assez d'encadrement et où on ne pourra faire face", a encore dit Nicolas Sarkozy. (Yann Le Guernigou, édité par Gilles Trequesser)

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MessageSujet: Re: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime14.04.12 12:21

Dépassements d'honoraires: Quand des médecins facturent plus de cinq fois le tarif conventionnel
22 contributions Créé le 10/04/2012 à 16h19 -- Mis à jour le 13/04/2012 à 10h27


SANTÉ - Se soigner coûte plus cher à Paris, certains professionnels n'hésitant pas à facturer plus de cinq fois le tarif conventionnel...
Si la misère est moins pénible au soleil, se soigner est plus cher à Paris. C’est en effet dans la capitale que les médecins ont le plus volontiers recours aux dépassements d’honoraires, dans des proportions parfois impressionnantes, selon une étude des chiffres du site Ameli.fr publiée ce mardi par le site du Monde.

Déjà dénoncés par une étude de 60 millions de consommateurs en février, les dépassements d’honoraires sont passés au crible. Ainsi, selon le quotidien, il faut débourser 15 euros de plus que le tarif conventionnel pour se faire soigner à Paris. Et sur les 66 médecins qui facturent leurs consultations cinq fois plus cher que la base, 63 exercent à Paris. Le Monde cite les exemples de médecins de l'hôpital Tenon qui font payer leur consultation 200 à 220 euros, alors qu’elle est remboursée sur la base de 23 euros.

«Tact et mesure»
Les médecins parisiens ne sont que 55% à pratiquer le tarif sécu, contre plus de 90% de leurs collègues toulousains. Il est donc possible de consulter un médecin au tarif de base quand on est parisien, mais il faut s’armer de patience et prendre rendez-vous chez un professionnel conventionné. Le problème des honoraires libres ne date cependant pas d’hier, mais toutes les tentatives pour les réguler ont échoué.

Cette fois, le président du Conseil de l’Ordre des médecins au Monde promet de s’y atteler dès le mois de mai. Jusqu’ici, le code de déontologie se contente de recommander aux médecins de fixer leurs tarifs «avec tact et mesure», il pourrait être question de fixer un plafond.

—Julien Ménielle
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MessageSujet: Re: Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites   Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Icon_minitime22.10.12 16:46

Dépassements d’honoraires : « Les vrais pigeons seront les patients »


Sophie Verney-Caillat | Journaliste Médecine à deux vitesses,serment d'Hypocrites Journaliste-rue89


La négociation médecins-Sécu en cours va légitimer les dépassements d’honoraires. Un effet pervers dénoncé par Christian Saout, représentant des patients.


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Nature morte médicinale (Sarah G/Flickr/CC)

La « réunion de la dernière chance » sur les dépassements d’honoraires des médecins est en réalité une « partie de poker menteur », selon le président du Collectif interassociatif sur la santé (le Ciss), représentant les usagers, Christian Saout.


Définition
Les dépassements d’honoraires sont les sommes que certains médecins de ville, inscrits en secteur 2, réclament en plus du « tarif Sécu ». Ces dépenses sont à la charge du patient ou de sa complémentaire santé.
Le gouvernement a mis une grosse pression sur les syndicats de médecins, réunis autour de la table avec la Sécu ce lundi : « S’il n’y a pas d’accord, il y aura une loi », a prévenu François Hollande ce week-end au congrès de la Mutualité française.

Le texte proposé par l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) prévoit :


  • un « contrat d’accès aux soins » ouvert aux praticiens de secteur 2, à honoraires libres : les médecins y adhérant gèleraient les dépassements et pratiqueraient des tarifs Sécu pour les patients aux revenus modestes ;
  • des sanctions pour les dépassements « excessifs », c’est-à-dire au-delà de 150% du tarif Sécu ;
  • un seuil interdisant les dépassements « abusifs », qui représenterait 5 000 médecins environ en France ;
  • la revalorisation des tarifs des médecins du secteur 1 (tarifs Sécu) à hauteur de 250 millions d’euros sur trois ans.

Pour mieux comprendre ce qui se trame dans ces négociations, essentielles pour le quotidien des Français mais obscures, Rue89 a questionné le représentant des patients, grand absent de ces débats.

Rue89 : Revenons-en à l’origine du problème : pourquoi a-t-on inventé le secteur 2, que vous appelez l’introduction du « vice dans la vertu » ?

Christian Saout : Le secteur 2 a été créé en 1981 parce qu’on refusait de revaloriser la rémunération des médecins. La justification à l’époque était qu’il fallait mieux éviter la fuite des ces sommités médicales à l’étranger.

Depuis, on a dérivé jusqu’à atteindre 2,5 milliards d’euros par an de dépassements d’honoraires rien qu’en médecine de ville. Quand on rajoute l’optique et le dentaire, on arrive pratiquement à 6 milliards d’euros par an. Aucun gouvernement de droite ni de gauche n’a su éviter cela.

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Christian Saout, président du CISS (Marc Paris)

Cette fois, Marisol Touraine a menacé de passer en force. Pourquoi ?

Ça fait plusieurs fois qu’on a demandé aux médecins de réguler leurs dépassements d’honoraires, et ils en sont incapables. Passer de 2,5 milliards d’euros à zéro, c’est compliqué, notamment pour ceux qui sont exposés à des coûts élevés de matériel (comme les dermatologues) ou de loyer (les Parisiens). Ce ne sont pas les mêmes contraintes, spécialité par spécialité et territoire par territoire.

Un spécialiste en psychiatrie a besoin d’un divan, un radiologue a besoin d’équipements. Ce serait bien de reconnaître enfin le vrai prix des choses. Or, depuis 1981, ce n’est pas ce qu’on a fait, on a dit : « On ne bougera pas le tarif de la consultation mais on laissera certains faire des dépassements d’honoraires. »

C’est une hypocrisie ?

C’est une énorme hypocrisie de dire que l’Assurance maladie ne peut pas rémunérer les consultations à leur juste prix et qu’on n’a pas d’autre choix que de laisser filer les dépassements d’honoraires.

On a revu la classification des actes techniques, mais jamais celle des actes médicaux. Ce qui veut dire qu’on ne veut pas résoudre l’ajustement de la consultation de base à sa vraie réalité.

Ne faudrait-il pas plutôt revaloriser le tarif du secteur 1 ?

Si, et on voit que dans cette négociation, on va finalement parler du secteur 1. Le directeur de l’Assurance maladie, Frédéric Van Roekeghem, vient d’obtenir 350 millions d’euros pour la médecine au tarif Sécu : il a décidé d’augmenter la consultation de sortie d’hôpital (qui sera payée deux fois) et la consultation des plus de 80 ans.

Pour financer cela, il prend 200 millions sur l’imagerie médicale. C’est-à-dire qu’on déshabille Pierre pour habiller Paul.

Les dépassements d’honoraires du secteur 2 vont-ils être réduits dans les faits ?

Oui, les plus élevés seront supprimés. Mais on va garder les dépassements moyens, et pire, on va les légitimer. Le directeur de l’Assurance maladie dit : « Pour moi, un dépassement d’honoraires, c’est 150%, c’est-à-dire trois fois le tarif de base. » Ce faisant, il légitime les dépassements d’honoraires moyens pour tous dès lors que l’on est au-dessus du seuil de l’aide à la complémentaire santé (ACS), soit 900 euros de revenus.

Les médecins ne vont plus prendre des gros dépassements d’honoraires sur les clients très fortunés mais vont « rerépartir » cette somme sur les autres patients. Donc on est en train de mettre en place la généralisation des dépassements d’honoraires à niveau moyen ou faible.

Rien ne prévoit la limitation globale des dépassements d’honoraires ?

Non, c’est ce qui est fou. Il n’y a pas de limitation du montant global, donc demain, on aura 2,5 milliards d’euros par an de dépassements d’honoraires, mais répartis différemment. C’est ça le bras de fer. On évoque un contrôle par l’Assurance maladie, mais depuis 1980, elle ne l’a jamais fait : pourquoi le ferait-elle demain ?

Et au passage, pour obtenir ça, vous et moi allons payer les cotisations sociales des médecins du secteur 2 comme l’a proposé l’Assurance maladie. Donc on se fait doublement avoir, si je puis dire.

La bonne nouvelle, c’est que les complémentaires ont mis 170 millions d’euros sur la table, argent qu’elles avaient car elles ont augmenté nos cotisations il y a un an. Cet argent, dont finalement elles n’avaient pas besoin, elles proposent de le réinjecter dans le secteur 1.

Vous voulez dire que c’est le privé qui va financer la Sécu ?

Oui, et par définition, le privé, ce n’est pas la solidarité nationale, c’est la solidarité catégorielle. Autrement dit, tous ceux qui ont des complémentaires vont payer pour la Sécurité sociale de base. On est en train de défaire tout le système de l’après 45.

Il n’y a aucune raison que demain, on ne fasse pas comme aux Pays-Bas, où les complémentaires sont devenues le régime de base.

Le comble, c’est que ce changement de nature de l’Assurance maladie, l’entrée du privé, ne se passent pas au Parlement mais par une négociation conventionnelle.

Si ça passait par la loi, il y aurait un contrôle de constitutionnalité, et là, je ne suis pas sûr que le Conseil constitutionnel soit d’accord pour que les mutuelles financent la Sécu. On l’a déjà fait pour la couverture maladie universelle, la CMU, qui est payée par ceux qui ont une complémentaire. Personne ne s’en est offusqué, mais c’est ce qui s’est passé. Ici, on va beaucoup plus loin.

C’est la privatisation de l’Assurance maladie de base, et par la gauche ! Elle qui n’avait à la bouche, pendant tout le précédent quinquennat, que la sauvegarde du système solidaire et universel d’après 45, l’héritage de Pierre Laroque, et bien là, elle s’assied dessus.

Comment est-ce possible, dans un pays où on a dit qu’on revaloriserait le Parlement, de prendre des décisions aussi importantes sans qu’il ait son mot à dire ? C’est invraisemblable !

Vous parlez d’une « partie de poker menteur », que voulez-vous dire ?

Jusqu’à demain [mardi] 5 heures du matin, tout le monde va mentir et chacun va gagner un peu, et les pigeons seront les patients. Les complémentaires ont déjà négocié leur truc, elles veulent les réseaux de soin et font un coup de force en disant : on rentre dans le financement du secteur de base et on obtiendra de proposer des garanties plus fortes pour nos adhérents qui vont se faire soigner dans nos centres de soins. Elles veulent de la discrimination positive pour leurs clients quand ils vont dans leurs réseaux. La négociation conventionnelle, c’est donc un billard à plusieurs bandes.

Vous pensez que demain, les dépassements d’honoraires ne vont pas baisser pour le patient moyen ?

Dans de telles conditions, je ne vois pas comment on pourrait éviter un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans deux ans qui dirait qu’on arrive à 3 milliards d’euros de dépassements d’honoraires.

On supprime les gros dépassements, certes, mais on autorise tous les dépassements moyens. Et du coup, on fait sauter la notion de « tact et mesure », qui n’est plus proportionnelle aux revenus mais au fait d’être en dessous du seuil d’ « aide à la complémentaire santé » (ACS) : si vous gagnez mois de 900 euros, on ne vous appliquera pas de dépassement d’honoraires, ce qui veut dire qu’au-delà, vous en aurez. Auparavant, ce n’était pas lié à un seuil de revenu identifié. Demain, il y aura un seuil, un signal symbolique pour pratiquer les dépassements d’honoraires. C’est très pervers.

Cela légitime les dépassements d’honoraires pour tous ceux qui gagnent plus de 900 euros par mois. Et prépare le socle intellectuel du dépassement moyen à trois fois le tarif Sécu pour tous les patients.
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