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 2022 fin de vie

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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime16.03.22 9:48

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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime16.03.22 9:49

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RAPPEL :

https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi


"toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 de François Hollande... ... ).
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime16.03.22 14:19

Fin de vie : l'aide active à mourir, de l’exception à la norme...
Un mouvement de liberté irrésistible que plus rien n'arrêtera...

LE MERCREDI 17 NOVEMBRE 2021 - 17:00
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euthanasie

En 2021, cela fait 20 ans que les Pays-Bas ont été les pionniers du soin ultime, en légalisant l’aide médicale à mourir ; le décret sur la fin de vie sur demande et le suicide assisté étant entré en vigueur un peu plus tard, le 1er avril 2002. Ce texte de loi mettait fin à dix années d’une pratique jurisprudentielle qui définissait les « critères de minutie » à observer par tout médecin acceptant d’aider un malade, à sa demande, à mourir.

Alors que la très grande majorité des pays du monde ignoraient tout de la démocratie sanitaire et que la médecine était toute puissante – même si les droits des personnes malades commençaient à être une revendication légitimement affirmée – les Néerlandais bénéficiaient déjà du droit à disposer de leur corps jusque dans la mort, dans un cadre strict et dès lors que la vie n’était plus que de la survie.

En 2001, également, le Conseil national suisse (chambre basse du Parlement) confirmait, par un vote, que l’assistance au suicide était possible dès lors qu’elle n’avait pas un mobile égoïste. Cette assistance au suicide, humaniste et compassionnelle, est celle que nous connaissons encore aujourd’hui, de l’autre côté des Alpes.

En mai 2002, la Belgique emboitait le pas aux Pays-Bas en votant une loi relative à l’euthanasie, puis, en 2009, avec le vote de la loi luxembourgeoise sur l’euthanasie et l’assistance au suicide, les peuples du Benelux étaient réunis dans une même reconnaissance du droit individuel à rester maîtres de leur propre fin de vie.

En France, malgré l’émotion provoquée par le drame vécu par le jeune Vincent Humbert – qui demandait au président de la République, Jacques Chirac, le droit de mourir et d’être délivré de son corps inerte – et par sa mère, Marie Humbert – qui mit fin à son agonie le 24 septembre 2003 – le Gouvernement français, sous la conduite de Jean-Pierre Raffarin, confiait le soin à Jean Leonetti, député des Alpes-Maritimes, le soin d’explorer une troisième voie entre acharnement thérapeutique et aide active à mourir : la fameuse exception française… La sédation (c’est-à-dire la déshydratation et la dénutrition, jusqu’à l’insuffisance rénale sévère qui emporte le malade sans certitude qu’il ne souffre pas) apparaissait dans notre pays, renforcée et confirmée par les trois lois Leonetti qui se sont succédé (2005, 2010 et 2016), dont la plus réductrice de nos libertés en fin de vie, la loi du 2 février 2016 qui ne s’applique que dans les dernières heures voire les derniers jours de la vie et laisse de côté les malades atteints de maladies neurodégénératives (Charcot, Alzheimer, Parkinson…).

Depuis pourtant, beaucoup de pays se sont emparés de ce sujet de société pour légiférer en matière de fin de vie. Aux Etats-Unis, comme en Australie, de nombreux états ont voté des lois de légalisation de l’aide active à mourir. Le Québec puis le Canada dans son ensemble ont adopté ce soin ultime. La péninsule ibérique (Espagne et Portugal) a légalisé l’aide active à mourir. L’Angleterre et l’Ecosse ont voté des textes en première lecture et ont lancé des consultations citoyennes qui plébiscitent l’aide active à mourir. Chili, Colombie, Nouvelle Zélande… Près de chez nous, l’Autriche, l’Allemagne et l’Italie ont été enjoints, par leur juridiction suprême (respectivement la Cour constitutionnelle, le Tribunal constitutionnel fédéral et la Cour constitutionnelle) de légaliser l’aide active à mourir, y compris au nom du respect au droit à la vie (article 2 de la Convention européenne des droits de l’Homme). L’aide médicale active à mourir est devenue – à juste titre et heureusement – la norme…

Pas un pays – pas un seul – ne s’est engagé dans la voie mortifère de la sédation, dont nous mesurons chaque jour les drames qu’elle porte en elle-même au regard des protocoles retenus par la France et sa Haute autorité de santé.

Pas un pays n’a souhaité se distinguer en ne respectant pas la volonté des personnes en fin de vie et en leur imposant une mort « à petit feu ».

La voie choisie par la France est une impasse. Jusqu’à ce jour, pas un gouvernement n’a eu le courage de reconnaître l’erreur originelle commise en 2005 – par orgueil et par dogmatisme – en inventant un entre-deux devenu insupportable.

Les élections (présidentielle et législatives) du printemps prochain seront l’occasion de repenser notre loi sur la fin de vie, de remettre la décision de celui qui est dans le lit au cœur de toute décision le concernant, de respecter sans condition la parole de la personne arrivée au terme de sa vie, de légaliser l’aide médicale active à mourir et, enfin, de mettre un terme à la triste expérimentation et exception qui fut celle explorée par notre pays, provoquant tant de drames…
PhL
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime19.03.22 1:37

[size=47]Fin de vie : « Cette idée de convention citoyenne, c’est du temps perdu », regrette Jonathan Denis, président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité[/size]

Sans préciser son opinion sur le sujet, Emmanuel Macron souhaite se pencher sur la question de la fin de vie en recourant à la démocratie participative. Le président-candidat a détaillé son projet et promet la création d’une Convention citoyenne sur la fin de la vie s’il est élu. Il s’engage à aller « au bout du chemin qui sera préconisé » en soumettant les propositions des membres de la convention « à la représentation nationale ou au peuple », via un référendum.



[size=13][size=21]LE 18 MAR 2022

Par Louis Dubar
3mn


L’idée proposée le 17 mars à Aubervilliers par le président-candidat n’est pas nouvelle. Déjà en février 2021, le député de la majorité présidentielle, Roland Lescure préconisait de relancer une consultation citoyenne sur la fin de vie.

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Une convention « Théodule » ?



[size=23]L’idée du député LREM est reprise par le délégué général de La République en Marche, Stanislas Guéréni, « peut-être que ça serait utile de mettre en place un tel outil, une convention citoyenne pour discuter, pour créer les conditions du consensus », avait-il déclaré sur le plateau de France 3 en mars 2021. « Avec 17 propositions et projets de loi sur le sujet depuis 2012, cette idée de convention citoyenne, c’est du temps perdu », regrette Jonathan Denis, président de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD). Les modalités de la proposition n’ont pas été détaillées par le chef de l’Etat : « Ça pourrait reprendre le format du ‘grand débat national’ou suivre l’exemple de la Convention citoyenne. » Une méthode « déjà vue », en 2013 François Hollande avait lancé « une conférence de citoyens », organisée par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE) regroupant une vingtaine de personnes « représentatives » de la société française. Après trois week-ends à huis clos et plusieurs auditions, les membres de cette conférence recommandaient une évolution du cadre légal en autorisant le suicide médicalement assisté, « un droit légitime » selon eux.


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Que dit aujourd’hui la loi ?



[size=23]Sur ce sujet épineux, la loi Léonetti du 22 avril 2005 « relative aux droits des malades et à la fin de vie » constitue la première avancée majeure dans le droit français en affirmant un droit « à une fin de vie digne. » Cette législation adoptée à l’époque à l’unanimité par les parlementaires modifie en profondeur le code de la Santé publique et entend apporter un droit au « laisser mourir » en luttant contre « la prolongation artificielle de la vie. » La décision d’arrêter les traitements est décidée par le corps médical quand le prolongement des soins apparaît comme « déraisonnable. » La fin de l’intervention curative ne peut être réalisée par le médecin qu’après consultation de la « personne de confiance » ou à défaut, un des proches du malade. Le praticien peut également administrer à un malade « en phase terminale » des soins de confort, un traitement « qui peut avoir pour effet secondaire d’abréger la vie. » La loi portée à l’époque par le député Jean Leonetti, précise que cette disposition autorisant les soins palliatifs « ne peut être interprétée comme conférant un droit de donner la mort mais comme un droit à apaiser la fin de vie. » La loi ne consacre aucune avancée sur la question de l’euthanasie active.

Sous le mandat de François Hollande, la législation est complétée en 2016 par la loi Claeys-Leonetti qui entend renforcer les dispositions existantes « pour une fin de vie digne et apaisée », en créant un droit à une « sédation profonde et continue jusqu’au décès associé à une analgésie et à l’arrêt des traitements », notamment de la nutrition et de l’hydratation artificielle. Ce texte est décrit par Emmanuel Macron comme une « bonne loi » mais certaines dispositions comme les directives anticipées « sont insuffisamment connues de nos compatriotes. Nous gagnerons à les faire connaître. »

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Un sujet pas forcément au cœur des priorités de l’exécutif



[size=23]Déjà interrogé en 2017 sur cette question éthique par le journal La Croix, le candidat Emmanuel Macron déclarait qu’il ne se précipiterait pas pour légiférer sur le sujet et promettait aux Français de ne pas céder « aux oukases des uns et des autres. » Le débat n’a été donc ni relancé par le président, ni par le gouvernement. « Il faut faire une différence entre le travail parlementaire et le travail de l’exécutif. Ce sont les parlementaires qui se sont emparés de ce sujet tout au long du quinquennat », souligne le président de l’ADMD.

A la Haute Assemblée, une proposition de loi est déposée par la sénatrice (PS) de Paris, Marie-Pierre de La Gontrie. Ce texte envisageait d’étendre les unités de soins palliatifs sur l’ensemble de l’Hexagone et un élargissement de la sédation profonde à d’autres maladies. La proposition a été retirée de l’ordre du jour le 11 mars après le vote d’un amendement par la majorité sénatoriale de droite supprimant des dispositions majeures prévues la proposition de loi. « A cette proposition de loi, le ministre de la santé Olivier répond par un plan national de développement des soins palliatifs, c’est un plan sans ambition. La France consacre en moyenne 2,5 € par habitant contre 12 € en Autriche », précise Jonathan Denis.
Au Palais Bourbon, le député Libertés et Territoires Olivier Falorni avait déposé une proposition de loi similaire qui visait à ouvrir à une fin de vie « libre et choisie. » Inscrit dans le cadre de la ‘niche parlementaire’, l’examen du texte n’était pas arrivé à son terme du fait de l’avalanche d’amendements déposés par quelques députés LR, plus de 3 000. L’article 1er du texte qui définit l’aide active à mourir a été tout de même soutenu et adopté « à une large majorité, on observe une adhésion des parlementaires de tous les bords politiques sur cette question de l’aide active à mourir. »

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Les Français favorables à une légalisation



[size=23]D’après un sondage Ifop réalisé en février 2022, 94 % des Français se déclarent favorables à un recours à l’euthanasie et 89 % des sondés approuvent une légalisation du suicide assisté. « La fin de vie, c’est la seule question qui va tous nous concerner », explique Jonathan Denis. Selon le président de l’ADMD, trois facteurs limiteraient une légalisation de l’aide active à mourir, « il existe tout d’abord un manque de courage politique. Nous sommes habitués aux renoncements des différents gouvernements. Il existe également un important lobby religieux qui bloque toute avancée significative. » Le secteur médical représente pour Jonathan Denis, une opposition de taille, « on a toujours confié cette question aux médecins, pourtant c’est une question qui concerne en premier lieu le citoyen et la personne qui souffre. »

A moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, ce sujet de société n’a pas encore trouvé sa place dans les débats. « La santé n’a aucune place pourtant c’est un enjeu essentiel », reconnaît le président de l’ADMD. Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon et Anne Hidalgo se positionnent en faveur d’une légalisation. Marine Le Pen a exprimé son opposition à une évolution du cadre réglementaire mais souhaite « une amélioration des soins palliatifs. » La candidate LR, Valérie Pécresse exprime quant à elle des « réticences sur le suicide assisté. »
 

Publié le : 18/03/2022 à 17:38 - Mis à jour le : 18/03/2022 à 17:38
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime20.03.22 18:44

citation
IMMERSION. "Prendre soin du temps qui reste". Dans une unité de soins palliatifs, la vie jusqu'au bout
Publié le 20/03/2022 à 08h00
Écrit par Carole Collinet-Appéré

COMMENTAIRE
MAIS SI LE PATIENT N'EST PAS D'ACCORD ?
danger Liberté,  danger Liberté,  danger Liberté
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime21.03.22 12:02

Selon l'ADMD, Il n’y a pas de principe supérieur dans notre République qui oblige les patients en fin de vie à vivre leurs souffrances jusqu’au bout.

Je pense que ce raisonnement n'est pas juste si on considère que les soins palliatifs existent pour aider les patients à ne plus souffrir.


Loi du 22 avril 2005 de Jean Léonetti:
je ne t'abandonnerai jamais ; je ne te laisserai pas souffrir ; je ne te prolongerai pas de manière anormale (devoir pour les docteurs )

dernière loi Léonetti :
je ne t'abandonnerai jamais ; je ne te laisserai pas souffrir ; je ne te prolongerai pas de manière anormale ( droit pour les patients)
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime23.03.22 22:56

M.L.P. est contre l'euthanasie active et le Suicide Assisté, mais elle est bien sûr pour l'euthanasie passive légalisée par les lois Léonetti. Sans doute qu'elle veut récupérer les voix d'E.Z. et de sa nièce ?
STOPvoteSTOP
F.H. voilà le grand responsable ou irresponsable ? avec sa proposition 21...
NE votons PAS
Je vous emmerde tous et toutes !
FOU FURAX
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime24.03.22 8:53

"Elle est partie sereine": le combat de Frédérique pour accompagner sa mère dans son suicide assisté
Publié le 24/03/2022 à 06:25 | Mis à jour le 24/03/2022 à 06:25

SANTÉ LEVROUX
Frédérique Garrivet et sa maman, Marie-Claude Besse, décédée en 2020 par suicide assisté.
Frédérique Garrivet et sa maman, Marie-Claude Besse, décédée en 2020 par suicide assisté.
© Photo NR

Levroux. Alors que la 15e semaine de mobilisation pour le droit à mourir dans la dignité s’achève, Frédérique raconte le parcours de sa mère qui a eu recours au suicide assisté en Suisse.


Oh ça me fait bizarre… Ce sont les derniers mots de ma mère avant qu’elle ne se laisse partir. Nous étions autour d’elle. Elle a actionné la valve pour déclencher le produit létal en goutte à goutte. Trois minutes plus tard, son cœur s’est arrêté. Tout simplement. Frédérique Garrivet a accompagné sa maman jusqu’à son dernier souffle, en Suisse. Elle l’a accompagnée de l’autre côté des Alpes pour lui permettre d’avoir recours au suicide assisté, encadré par une équipe médicale spécialisée.
« Elle est partie sereine »
Adhérente de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD 36), sa mère Marie-Claude Besse était atteinte d’un cancer des ovaires diagnostiqué en 2018. Cette habitante de Levroux s’est battue trois années contre la maladie. « Dès le début, elle a fait savoir qu’elle ne voulait pas d’une mort à petit feu, dans la dépendance, et qu’à partir du moment où il n’y aurait plus d’espoir, elle refuserait les soins qui la laisseraient diminuée. Elle voulait plus que tout rester libre de ses choix et de sa fin. Elle avait prévenu : s’il n’y avait pas d’autre solution, elle irait chercher un fusil et se tirerait une balle, seule, au fond d’un bois », explique Frédérique.
Quand son cancer s’est déclaré, avant même l’apparition des souffrances physiques, Marie-Claude Besse avait pris ses dispositions. Elle avait rédigé ses directives anticipées sur ses modalités de fin de vie, qu’elle avait déposées auprès de l’ADMD. Puis elle avait pris contact avec l’association suisse Life Circle. « Elle a préparé tout son dossier en budgétant le coût annoncé de 10.000 € (hors transport). Puis nous a demandé, à ma sœur et moi, d’être ses personnes de confiance pour l’accompagner le moment venu. »
Le moment se présentera en novembre 2020, en plein Covid-19. Hospitalisée dans le service de soins oncologiques de l’hôpital de Châteauroux, Marie-Claude Besse est alors au plus mal. « Sa décision d’en finir n’a pas été facile à faire accepter. Elle était la première patiente du service oncologie à envisager le suicide assisté et à aller au bout de sa démarche. Ce fut très difficile, en plein Covid-19 de surcroît, d’obtenir l’autorisation de la sortir de l’hôpital et de lui faire passer la frontière », raconte Frédérique qui, avant de mettre au point cet ultime voyage, tiendra à réentendre sa mère exprimer clairement ce souhait. « Elle me l’a redit. Elle voyait bien que c’était compliqué à mettre en place. Je lui ai dit de ne pas s’inquiéter. Que si ses forces l’abandonnaient, moi j’en avais suffisamment pour me battre à sa place pour qu’on respecte ses dernières volontés. »
Avoir pleine conscience
Quelques jours plus tard, après moult démarches auprès des services juridiques et médicaux de l’hôpital, Frédérique parvient à faire affréter une ambulance. Accompagnée d’une infirmière, elle conduit sa mère en Suisse dans un appartement médicalisé. Le séjour est prévu sur trois jours. « Ils laissent le temps au patient de se reposer du voyage afin d’avoir la pleine conscience de ce qui va se passer. Il y a des entretiens avec des médecins, filmés, afin d’ôter toute responsabilité d’un tiers. »
Marie-Claude Besse passera une journée et une nuit entourée de ses deux filles, la sœur de Frédérique les ayant rejointes. « Le matin, après le petit-déjeuner partagé, maman a pris place dans le lit médicalisé. Les médecins ont installé le produit létal dans une poche de goutte à goutte. Ce n’est pas eux qui injectent le produit, c’est la personne elle-même qui doit le faire. Ils lui ont redemandé, en la filmant, si elle était consciente de ce qui allait se passer quand elle allait actionner la valve et si elle était bien là de son plein gré. Puis, on s’est mis autour d’elle, on s’est dit au revoir et elle est partie ainsi. Sereine et entourée d’amour. »
en savoir plus
> L’Association pour le droit de mourir dans la dignité (302 adhérents dans l’Indre) milite pour obtenir une loi légalisant l’euthanasie et le suicide assisté. Selon un sondage Ifop paru en février 2022, 75 % des Français souhaitent voir la légalisation de l’aide active à mourir dans le programme des candidats à la présidentielle ; 94 % approuvent le recours à l’euthanasie et 89 % sont favorables au suicide assisté.
> Contrairement à d’autres pays (Suisse, Pays-Bas, Belgique), la France n’a pas encore légiféré sur ces questions qui font l’objet de débats récurrents. La loi Leonetti/Claeys de 2016 a néanmoins ouvert de nouveaux droits aux personnes en fin de vie en interdisant l’acharnement thérapeutique ou l’obstination déraisonnable, et en rendant plus contraignant le respect de leurs directives anticipées.
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime26.03.22 12:54

Solutions pour la France

12H27 - mercredi 23 mars 2022
 
[size=55]Favorable à une convention citoyenne sur la fin de vie, Emmanuel Macron désire consulter les Français



Par le biais d’une future convention citoyenne, le président sortant a esquissé une évolution de la loi Claeys-Leonetti s’il était réélu. Le gouvernement d’Emmanuel Macron avait déjà débattu du passage à une « fin de vie plus humaine » en 2021 avant de rétropédaler pour cause sanitaire.

La possibilité d’une avancée sur l’euthanasie prend vie. Alors qu’Emmanuel Macron présentait son projet présidentiel à Aubervilliers en compagnie de 200 journalistes, la voie « d’une convention citoyenne pour avancer de manière apaisée » a été ouverte par le chef d’Etat. Elle consiste en « une fin de vie plus humaine » selon le programme du président sortant. « Sur la base de ses conclusions », la convention permettrait « d’aller au bout du chemin qui sera préconisé » par les Français au travers d’un référendum.
La loi actuellement en vigueur se nomme Claeys-Leonetti. Elle autorise, depuis 2016, au malade de demander une « sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Autrement dit d’arrêter les soins curatifs au profit d’un traitement dit « de confort ». On parle dans ce cas d’euthanasie passive.
 
Douloureux, récurrent et controversé, le sujet d’un passage à l’euthanasie active avait été l’objet d’une proposition de loi du député Olivier Falorni en avril 2021. Son irruption dans le débat politique de l’Assemblée Nationale a provoqué en conséquence la réticence du gouvernement.  En effet, si la proposition de loi avait été approuvée — sur le principe — par 240 députés, elle fut ensuite court-circuitée par une succession d’amendements durant son examen. Pas moins de 3 005 en tout.
Le contexte sanitaire fut tenu comme principal responsable. La France étant confinée pour la troisième fois, le gouvernement a considéré que la période n’était pas propice pour légiférer un texte sur ce sujet sensible. Mais une évolution sérieuse de la loi Claeys-Leonetti restait envisageable.
Dans un sondage IFOP datant d’avril 2021, plus de deux tiers des interrogés (69%) jugeaient que la loi Claeys-Leonetti devait être fortement modifiée ou abrogée. Dans ce sens, l’ADMD, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, s’est félicité de la nouvelle sur les réseaux sociaux en réaction à la proposition d’Emmanuel Macron.
 
La France prête pour de bon ?
Dès 2013 les Français se sont prononcés en faveur d’une fin de vie plus humaine. Une conférence citoyenne, constituée d’un panel de 18 personnes et mise en place par le CCNE, c’est-à-dire le Comité national consultatif d’éthique, désirait la législation du suicide assisté et d’une exception d’euthanasie.
Cinq ans plus tard, des discussions autour de l’euthanasie après les États Généraux de la bioéthique avaient donné lieu à une série d’enquêtes d’opinion parmi lesquels la communauté catholique française avait été sondée. Un tiers des catholiques pratiquants interrogés (34 %) se disaient pour l’euthanasie, alors que le Vatican la décrit comme un « crime contre la vie humaine » et que la part de personnes, croyantes ou non, favorables à l’euthanasie a depuis largement augmenté. Les Français sondés sont désormais 93 % à vouloir autoriser les médecins à mettre fin à la vie de patients aux maladies incurables s’ils le souhaitent.
À plusieurs reprises, le thème de la fin de vie a donc parcouru l’espace public sans parvenir à autoriser une mort plus libre. La loi Claeys-Leonetti ne répond pourtant pas à des questions sensibles. A qui revient la décision d’arrêter ou non les traitements si le malade n’a donné aucune directive et n’est plus en mesure d’exprimer sa volonté ? Que faire quand les proches du patient ne sont pas d’accord ? Le CCNE doit bientôt se positionner en rendant un avis sur la loi bioéthique. Mais personne n’a encore tranché sur le débat nécessaire de la fin de vie. Même si Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) se sont engagés à modifier la loi actuelle qui interdit l’euthanasie et le suicide assisté en cas d’élection, seul Emmanuel Macron opte pour la voie de la consultation collective auprès de tous les citoyens.
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime30.03.22 11:42

J'ai des problèmes pour marcher, avancer un pied puis l'autre, voilà pourquoi

[size=42]Covid-19: des chiffres et cartes pour comprendre la sixième vague[/size]

Alors que plus de 200.000 cas ont été enregistrés ce mardi 29 mars, la vitesse de croissance des contaminations ralentit. Les prochains jours seront décisifs.


c'est se foutre de la gueule du monde
bienheureux les dcd !
non mais !


DIX-SEPT ans de loi Léonetti
?????????
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.04.22 12:58

Euthanasie : Emmanuel Macron favorable au « modèle belge » dans certains cas
Analyse Le président candidat s’est déclaré favorable à l’euthanasie, dans certains cas, tout en continuant à prôner le débat et la recherche d’un consensus via une convention citoyenne sur la fin de vie.
Alice Le Dréau, le 01/04/2022 à 17:02
Lecture en 3 min.
Euthanasie : Emmanuel Macron favorable au « modèle belge » dans certains cas
Emmanuel Macron en campagne à Fouras (Charente-Maritime), le 31 mars 2022.
JEAN-CHRISTOPHE SOUNALET/SUD-OUEST/MAXPPP

Sur la fin de vie, Emmanuel Macron est « favorable », à titre personnel, à ce que la France « évolue » vers « le modèle belge », c’est-à-dire la dépénalisation de l’euthanasie, notamment en cas de maladie dégénérative grave. C’est ce qu’il a déclaré, jeudi 31 mars, lors de son déplacement à Fouras (Charente-Maritime). Le président candidat répondait à un homme atteint de la maladie de Charcot, qui l’a interpellé sur le sujet, en expliquant être...
article payant
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.04.22 15:26

Présidentielles 2022 : Sur l’euthanasie, « il y a un vrai manque de courage politique », dénonce le président de l’ADMD
FAKE OFF Dans un entretien à « 20 Minutes », Jonathan Denis, président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, demande « que la fin de vie devienne le sujet sociétal du prochain quinquennat »

Propos recueillis par Lina Fourneau
Publié le 02/04/22 à 14h35 — Mis à jour le 02/04/22 à 14h36

JDD/SIPA
JDD/SIPA — Une infirmière avec un patient à l'unité de soins palliatifs de l'hopital Rene Dubos a Pontoise
La fin de vie et la question de la légalisation de l’euthanasie ou du suicide assisté n’ont pas été centrales dans cette campagne électorale.
Emmanuel Macron a annoncé qu’il mettrait en place une "convention citoyenne" en cas de réélection. La gauche est favorable à aller jusqu’au suicide assisté tandis que la droite et l’extrême droite parlent peu du sujet, si ce n’est pour défendre la loi Claeys-Leonetti et le statu quo.
20 Minutes revient sur les enjeux du débat avec le nouveau président de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), Jonathan Denis.
Depuis de nombreuses années, la question divise les responsables politiques. Et le clivage sur la fin de vie grandit à l’approche de  l'élection présidentielle. Si  Anne Hidalgo et  Jean-Luc Mélenchon proposent par exemple de légaliser une aide active à mourir,  Emmanuel Macron promet de  recourir, en cas de réélection, à une « convention citoyenne » sur la fin de vie.   Valérie Pécresse et  Eric Zemmour prônent une meilleure application de la loi actuelle.

Si le sujet n’a pas été au cœur de la campagne, un sondage Ipsos réalisé en février 2022 à la demande de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité suggère que 94 % des Français approuvent le recours à  l’euthanasie et que 89 % d’entre eux sont favorables à l’autorisation du suicide assisté. Pour aborder ces questions, 20 Minutes a interrogé Jonathan Denis, le nouveau président  ADMD.

Qu’attendiez-vous de cette campagne sur le sujet de la fin de vie ?
A l’Association pour le droit à mourir dans la dignité, nous voulons que la fin de vie devienne le sujet sociétal du prochain quinquennat. Mais nous avons bien vu que, comme tous les sujets hors immigration et identité, nous avons eu du mal à faire émerger  ce thème pendant la campagne. Cela résulte d’une méconnaissance sur le sujet…

Des candidats comme Valérie Pécresse (LR) refusent d’aller plus loin en matière de fin de vie, estimant que la loi Claeys-Leonetti « n’est pas connue et appliquée »…
Aujourd’hui, l’aide active à mourir est interdite en France. La loi Claeys-Leonetti qui existe offre la possibilité à brève échéance de bénéficier de ce qu’on appelle  « une sédation profonde et continue jusqu’au décès ». Mais là réside toute l’hypocrisie de la loi, car cette sédation profonde n’a pas comme but de provoquer le décès. On arrête de vous alimenter et de vous hydrater, et puis on attend que vous décédiez, ce qui peut prendre du temps parfois. Rappelons  le cas de Vincent Lambert, qui avait bénéficié d’une sédation de 31 jours avant que la justice ordonne que l’on reprenne ses traitements.

Rester sur une telle loi, c’est ignorer la souffrance que cela provoque pour les patients et leurs proches. S’ajoute à cela le manque de clarté dans le protocole de la loi Claeys-Leonetti, dénoncé par de nombreux médecins, qui ont peur de se faire accuser d’une euthanasie par des proches. Vous avez donc une loi qui n’est pas du tout appliquée aujourd’hui comme elle devrait l’être, comme l’indique Valérie Pécresse. Mais la solution n’est pas de la faire connaître, elle existe déjà depuis des années.

Une partie des candidats de droite ne se sont pas réellement prononcés sur la question de la fin de vie, contrairement à la gauche, qui s’est globalement dite en faveur de l’aide active à mourir. Comment expliquer que ce clivage existe encore en 2022 ?
C’est là où la présidentielle me surprend aujourd’hui. Je crois qu’il y a un vrai manque de courage politique sur ce sujet. Avant, nous disions que c’était une question médicale, mais il me semble que c’est plus une problématique citoyenne désormais. La preuve étant qu’au mois d’avril 2021, le député Olivier Falorni a fait  une proposition de loi visant à donner un droit à « une fin de vie libre et choisie », et il n’y a pas eu de clivage. Il y avait des personnes de tous les groupes politiques qui se prononçaient favorablement [l’examen de la proposition n’a toutefois pas pu être achevé à l’Assemblée]. Et là dans le cadre de l’élection présidentielle, on retrouve un vieux clivage. C’est peut-être [une tentative des candidats de droite] pour plaire à leurs électeurs. Mais ils se trompent car la majorité est favorable pour une évolution de la loi.

Le candidat de La France insoumise demande à inscrire l’aide active à mourir dans la Constitution. N’est-ce pas une proposition uniquement politique ?
Si on l’ajoute à la Constitution, cela veut dire qu’il y aura une loi, donc ça nous intéresse. De plus, cela fait des années que Jean-Luc Mélenchon se bat pour que la loi d’aide active à mourir avance.

Sachant qu’une grande majorité des Français est favorable au suicide assisté, la proposition d’Emmanuel Macron d’instaurer « une convention citoyenne », pour « avancer de manière apaisée » vous semble-t-elle être une bonne solution ?
Je veux bien qu’il fasse quelque chose sous ce quinquennat, s’il est réélu, mais pourquoi ne pas l’avoir fait précédemment ? Je pense surtout qu’Emmanuel Macron n’a pas de colonne vertébrale sur la question. Il avait dit à titre personnel qu’il souhaitait pouvoir choisir. C’est bien de pouvoir choisir à titre personnel mais, pour cela, il faut qu’il y ait une loi ! Je trouve qu’Emmanuel Macron n’est pas clair et c’est certainement du cynisme politique, hélas. Il parle ici de débat apaisé, mais nous ne pouvons pas dire qu’il n’a pas eu lieu au Parlement au printemps dernier [lors de l’examen de la proposition de loi d’Olivier Falorni].

S’il veut faire une « convention citoyenne », chiche ! Qu’il la fasse, mais vite, car tout le temps perdu par les derniers gouvernements fait qu’aujourd’hui,  des Français s’exilent. Il faut bien comprendre que mourir dignement, demain, ce n’est pas forcément mourir d’une euthanasie ou d’un suicide assisté. C’est pouvoir librement choisir.

Dans son programme, le candidat EELV Yannick Jadot propose de « doubler le nombre de lits spécialisés en soins palliatifs ». Est-ce vraiment réalisable ?
C’est une volonté politique avant tout. Sur les soins palliatifs, il est intéressant de regarder nos voisins européens. En Belgique, par exemple, la loi sur l’aide active à mourir s’est accompagnée de deux autres lois : sur le droit des patients et sur les soins palliatifs.  L’Autriche a également légalisé  le suicide assisté et, en même temps, a voté une loi permettant l’accès universel aux soins palliatifs. Si on regarde en chiffres, l’Autriche a investi 108 millions d’euros dans les soins palliatifs, pour 9 millions d’habitants. Ça revient à 12,5 euros par habitant pour les soins palliatifs.

Nous, en France, on en est à notre 5e plan sur les soins palliatifs et on met 171 millions d’euros pour 68 millions d’habitants, soit 2,50 euros. A un moment, si on veut un accès universel aux soins palliatifs, le candidat EELV a raison de vouloir mettre de l’argent sur la table. Mais encore une fois, il faut aller vite. Actuellement, il y a une vingtaine de départements qui n’ont pas d’unité de soins palliatifs et des départements d’outre-mer qui n’ont même pas de lits dans ces unités. Qu’on soit pour ou contre l’aide active à mourir, tout le monde doit s’accorder sur l’investissement à faire dans ces services.

VOILA POURQUOI JE SUGGERE DE NE PLUS VOTER  mais cela ne servira à rien de toute façon...
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.04.22 16:21

citation=
Sur la fin de vie, Emmanuel Macron est « favorable », à titre personnel, à ce que la France « évolue » vers « le modèle belge », c’est-à-dire la dépénalisation de l’euthanasie, notamment en cas de maladie dégénérative grave

commentaire:
rien à foutre si les gens sont "favorables" et "à titre personnel". François Hollande était "favorable à un nouveau droit de mourir dignement' et on connaît la suite. Il faut que les gens aient le courage et la franchise de dire s'ils sont POUR ou CONTRE.
Par ailleurs, la dépénalisation de l’euthanasie, notamment en cas de maladie dégénérative grave TUE la recherche médicale pour ce genre de maladie ( on n'a plus de cobaye humain sous la main puisqu'on les aide à mourir ), ces maladies dégénératives ne seront donc jamais guéries. Quel paradoxe pour la médecine ! ce paradoxe entraîne philosophiquement un autre paradoxe, l'assistance au suicide. Par conséquent, le raisonnement de Jean Léonetti est absurde... Il doit démissionner.
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.04.22 17:04

FIN DE VIE
« On va tous mourir » ? Oui. Mais « osons-vivre » !
Publié le 1 Avr, 2022
Gènéthique magazine
A l’occasion de la campagne présidentielle, deux campagnes sur la fin de vie se font face. Avec deux visions radicalement différentes.

« Convention citoyenne », volonté assumée de légaliser l’euthanasie ou refus de hâter la mort, les différents candidats à l’élection présidentielle prennent position sur le sujet de la fin de vie. La prochaine limite à abolir.

Dans ce contexte, les visions s’affrontent et certains lobbys essaient de peser. Ainsi, l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), fervente promotrice de l’euthanasie depuis de nombreuses années, a lancé une campagne à destination des candidats à la magistrature suprême. « On va tous mourir. » A l’opposé du constat, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (SFAP) interpelle elle aussi les candidats. Sa proposition ? « Osons vivre ! »

Deux visions anthropologiques

« Le parti euthanasique ne comprend pas les enjeux anthropologiques de son combat, estime l’essayiste Damien Le Guay, auteur de Quand l’euthanasie sera là… Il croit lutter contre les souffrances humaines mais fait tout pour en renforcer d’autres – celle d’un individu, seul à seul avec lui-même, qui doit décider de tout y compris de l’heure de sa mort. » [1]

A l’inverse, la fin de la vie est un appel à renoncer à la maîtrise, à la volonté de toute-puissance. Y compris pour le médecin.

L’invitation à renoncer à la toute-puissance

« La survenue de la mort peut facilement apparaitre comme un échec, une erreur, une insuffisance, une démission de la médecine et de ses médecins, souligne le professeur Xavier Ducrocq [2]. Or nous ne sommes pas éternels sur cette terre. Et la médecine doit savoir renoncer quand la nature, à un moment, reprend le dessus sur elle. »

A ceux qui invoquerait un supposé « acharnement thérapeutique » pour légitimer l’euthanasie, le médecin répond qu’« euthanasie et obstination déraisonnable ne sont que les deux faces d’une même illusion, ou dérive : maîtrise de la vie à tout prix justifiant l’obstination déraisonnable, maîtrise de la mort, à tout prix, justifiant l’euthanasie et le suicide assisté ».

La fin « plus importante que la vie » ?

Comme le reconnaît l’ADMD avec son slogan, « pour la fin de vie, la fin est plus importante que la vie », pointe Damien Le Guay. Car « la fin coûte cher, la vie désormais a un prix ». Et même si au départ, c’est ma volonté comme seul maître qui sera invoquée, finalement, certains « seront conduits à accepter l’euthanasie par résignation, par une forme de reddition peut-être aussi au discours ambiant sur la mort digne », affirme l’avocat Erwan Le Morhedec, auteur de l’essai Fin de vie en République [3]

Comment oser assumer ce risque ? interroge-t-il. Comme se résoudre « à cet abandon de notre humanité, qui ne voit plus d’autre solution que dans l’administration de la mort » ?

« On va tous mourir. » Certes. Mais face à l’inéluctable, deux choix sont possibles. La mort plus tôt, trop tôt. Ou la vie. Jusqu’au bout.



[1] Gènéthique, Euthanasie : « Une nouvelle morale s’instaure : celle de l’abnégation sociale, de ma mort au profit du collectif » (14/03/2022)

[2] Gènéthique, “Euthanasie et obstination déraisonnable ne sont que les deux faces d’une même illusion” (17/03/2022)

[3] Gènéthique, Euthanasie : « la ligne d’arrivée de cette course à l’émancipation, c’est l’isolement et la solitude » (24/03/2022)
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.04.22 18:35

Vous me fatiguez avec vos deux visions radicalement différentes, vous jouez avec, moi aussi par conséquent :
les soins palliatifs sont développés depuis longtemps, les docteurs n'hésitent pas à donner des traitements symptomatiques si nécessaire ... quand la guérison est impossible ...
l'euthanasie sociale est à la mode en France et en Europe par conséquent, on s'y habitue plus ou moins.. on s'y plairait presque...
folie étoile lumiere2
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime04.04.22 11:14

Aide active à mourir : 94 % des Français pour, mais la loi sans cesse repoussée
Fin de vie, Santé, Politique
Publié le 04/04/2022 à 06:31 , mis à jour à 09:33
l'essentielLe débat sur la fin de vie, sujet sur lequel les Français ont un avis tranché, est l’un des grands absents de la campagne électorale. À une semaine du premier tour des élections présidentielles, des militants de l’aide active à mourir ont manifesté à Paris, samedi, pour se rappeler au bon souvenir des candidats. Et leur rappeler que c’est aux malades de décider. Tous espèrent une loi.

« Geneviève, cancer de l’estomac, agonie inhumaine. »
« François, maladie de Charcot, agonie inhumaine. »
« Jacques, maladie de Parkinson, aidé à mourir en Suisse. »…
De terribles pancartes se sont élevées au-dessus des têtes, samedi à Paris, à l’occasion de la manifestation nationale exigeant la « légalisation de l’aide active à mourir et des soins palliatifs non sectaires » en France, où hôpitaux et cliniques ne peuvent répondre qu’à un quart des demandes de soins palliatifs faute de lits dédiés.

Samedi, les manifestants n'ont pas pu quitter la place Saint-Michel à ParisSamedi, les manifestants n'ont pas pu quitter la place Saint-Michel à Paris
Derrière ce rassemblement, « Le Choix – Citoyens pour une mort choisie », association coprésidée par Denis Labayle, ancien chef de service en gastro-entérologie, au centre hospitalier Sud-Francilien (1). Âgé de 76 ans, il se souvient d’un temps où « il n’y avait aucun problème pour aider les patients à mourir. Jusqu’à la fin des années 90, on apprenait aux internes qu’il fallait pratiquer l’injection d’un cocktail lytique. Et on augmentait les doses pour que les gens puissent partir en s’endormant. C’était une décision entre la famille et les médecins, sauf bien sûr si les patients étaient assez lucides pour s’exprimer ; ça arrangeait tout le monde.

Denis Labayle, auteur de "Le médecin, la liberté et la mort".Denis Labayle, auteur de "Le médecin, la liberté et la mort".
Et puis en 1999, le comité consultatif national d’éthique a nié l’existence des cocktails lytiques, tout en envisageant quand même l’existence d’une exception d’euthanasie. Mais sans préciser les conditions bien sûr. »

C’est tout le paradoxe pour Denis Labayle, « le comité national d’éthique fait partie des éléments qui freinent l’évolution de la loi, avec le conseil de l’ordre des médecins et la société française d’accompagnement et de soins palliatifs complètement dominée par le courant religieux ». Voilà au moins un point sur lequel les trois religions monothéistes sont d’accord.

Les trois religions monothéistes opposées à toute forme d'euthanasie
Le lundi 28 octobre 2019, elles avaient d’ailleurs signé une déclaration conjointe au Vatican, pour s’opposer fermement « à toute forme d’euthanasie », considérée comme « un acte direct, délibéré et intentionnel de prendre la vie », ainsi qu’au « suicide médicalement assisté », tel qu’il se pratique en Suisse par exemple. Aide active à mourir, suicide assisté, des actes « en complète contradiction avec la valeur de la vie humaine », pour les représentants juifs, chrétiens, et musulmans. Un lobby qui pèse visiblement sur les élus, comme on a pu le voir avec les dix députés qui ont déposé 4 000 amendements pour empêcher l’examen de la proposition de loi Falorni d’arriver à son terme, en avril 2021. L’article 1 du texte ouvrant le droit à une « assistance médicalisée active à mourir » avait pourtant été voté par 240 députés alors que 48 seulement s’y étaient opposés. La fin de la niche parlementaire a empêché les partisans d’une évolution de la loi Claeys-Leonetti d’aller plus loin.

Un plan de développement des soins palliatifs voté à l'automne 2021
Maigre consolation à l’automne, avec l’adoption d’un plan triennal doté de 171 millions d’euros pour développer les soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie. L’association pour le droit de mourir dans la dignité a regretté ce petit pas vers « l’accès universel aux soins palliatifs » auquel elle aspire (un effort de 2,50 € par habitant, contre 12 € par habitant en Autriche). Et elle a insisté sur la nécessité de voter une loi légalisant l’aide active à mourir en parallèle. Avoir le choix, c’est tout ce que demandent ces militants avec ce côté paradoxal du débat constaté par Philippe Lohéac, le délégué général de l’ADMD : « Plus on en parle et moins il y a de gestes sous le manteau dans les hôpitaux. »

Conséquence, la présence d’un cancer augmenterait le risque de suicide par 2 ou 3 selon les études. Parce qu’ils n’ont pas envie d’en arriver là, les militants de l’aide active à mourir reportent leurs espoirs sur les prochaines élections et rappellent le sondage commandé par l’ADMD à l’Ifop en février 2022 : 94 % des Français approuvent le recours à l’euthanasie. En espérant qu’ils seront enfin entendus lors du prochain mandat.

(1) Denis Labayle est l’auteur de « Le médecin, la liberté et la mort », paru chez Plon en février 2022. 244 pages.19 €.
Approche de la mort : quelle est la situation dans le monde et en Europe?
Au Canada, l’Aide médicale à mourir est légale.
Aux Etats Unis, dix Etats autorisent la pratique du suicide assisté.
En Amérique Latine, la Colombie a dépénalisé l’Aide médicale à mourir.
En Australie, cinq Etats ou territoires ont légiféré sur l’aide médicale à mourir.
En Nouvelle Zélande, en octobre 2020, un référendum a obtenu une majorité de 65 % des voix favorable au vote d’une loi permettant l’aide médicale à mourir.

En Europe
Il n’y a pas d’harmonisation européenne. Strasbourg renvoie aux Etats le soin d’encadrer le choix de la fin de vie.
• En Suisse, premier pays à accepter le suicide assisté. Depuis 1942, le Code pénal autorise l’assistance médicale à la fin de vie dans des circonstances très précises. Cette pratique est assurée par cinq associations, dont les plus connues sont Exit ADMD Suisse Romande et Exit Deutsche Schweize (uniquement pour les citoyens suisses ou résidents), Lifecircle, Pegasos, EX International et Dignitas. Ces dernières accueillent tous les patients dont l’état médical justifie la demande, mais le coût de leur aide est très élevé (10000€ à 15000€). Le recours à ces associations n'est donc pas accessible aux personnes à faible revenu.

• L’Aide Médicale à Mourir n’est dépénalisée que dans les pays du Benelux. En Hollande depuis 2001, en Belgique depuis 2002 et au Luxembourg depuis 2009.
Les lois promulguées dans ces trois pays sont très proches et très exigeantes de façon à vérifier que la décision d’interrompre sa fin vie est une décision mûrie, traduisant une réelle liberté de choix.
Dans tous ces pays Il existe une clause de conscience pour les médecins.

D’autres pays d’Europe ont par ailleurs amorcé une évolution de leur législation sur la fin de vie.

• Au Portugal. Le 29 Janvier 2021, le Parlement portugais a adopté la loi autorisant « la mort médicalement assistée ». Le Président de la République ayant déclaré cette loi anticonstitutionnelle, elle a été soumise à la Cour Constitutionnelle. Fin novembre 2021, il a de nouveau mis son veto à la loi que le Parlement avait pourtant reformulée suite aux réserves de la cour constitutionnelle.

• En Espagne. Le 25 février 2021, la Commission de Justice du Sénat a débattu le projet de loi de l’Aide Médicale à Mourir. 264 amendements et 2 propositions de véto ont été présentés par les différents groupes. La loi a finalement été votée en mars 2021 à une large majorité.
C’est le 4ème pays d’Europe à avoir dépénalisé l’euthanasie et l’aide médicale à mourir.
À peine un mois après l’entrée en vigueur de la loi sur l’euthanasie en Espagne, une personne âgée a utilisé légalement le droit à mourir, au Pays basque, le 23 juillet dernier. Première personne à recourir à l’euthanasie dans cette région, c’est aussi le premier cas rendu public en Espagne.

• En Italie. En septembre 2019, la Cour Constitutionnelle italienne a estimé que le suicide assisté pouvait être jugé licite dans des conditions strictes : consentement de la personne, pathologie d’évolution irréversible, créant des souffrances insoutenables, et le contrôle des autorités de santé publique.
En 2020 le Conseil de l’ordre des médecins a levé les sanctions attachées à l’aide médicale à mourir. Une pétition a été lancée qui a recueilli en quelques semaines plus d’un million de signatures afin d’organiser un référendum visant à dépénaliser l’euthanasie.
Plus récemment un comité d’éthique de la région centrale des marches a donné son feu vert à ce qui sera le premier suicide assisté dans le pays. Les comités d’éthique locaux ont le pouvoir en Italie d’autoriser ou de bloquer de telles demandes. Le comité d’éthique a jugé que l’état de cet homme répondait aux exigences de la cour Constitutionnelle : pathologie chronique et irréversible, causant des souffrances que la personne considère comme intolérable. La question est maintenant de savoir quelle institution va délivrer le produit létal.

• En 2020, les Cours Constitutionnelles d’Allemagne et d’Autriche ont censuré les lois précédentes qui « interdisaient l’assistance au suicide par des médecins ou des associations » et ont ordonné que la législation évolue pour permettre « Le droit de choisir sa mort incluant la liberté de s’ôter la vie et de demander de l’aide pour le faire ».
En Allemagne. Depuis le 21 avril dernier, le Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, débat sur deux propositions de lois rédigées par des députés de gauche à la suite de cette décision de la justice constitutionnelle. Ces propositions prévoient que toute personne souhaitant se suicider et qui remplirait certains critères médicaux aurait le droit de se voir prescrire du pentobarbital de sodium pour se donner la mort.

Le 4 mai dernier, le Congrès annuel des médecins allemands, réunissant (en ligne) 250 délégués élus par leurs pairs, s’est prononcé sur cette question et les conséquences à donner à la décision du tribunal constitutionnel. Après un débat houleux, les délégués ont supprimé l’article du code de déontologie interdisant à tout médecin d’aider un patient à se suicider. Cependant ils ont réitéré leur opposition au suicide assisté, expliquant qu’il était préférable de mieux informer les patients en fin de vie sur les alternatives au suicide. L’aide au suicide est toujours un parcours difficile dans ce pays.

En Autriche. Le 23 octobre 2021, le gouvernement autrichien a dévoilé ses « propositions » afin de « légaliser le suicide assisté à partir de 2022 ». Cette présentation fait suite au jugement de la Cour constitutionnelle de décembre 2020 qui estimait que l’interdiction actuellement en vigueur de « l’aide à mourir » viole « les droits fondamentaux ». La Cour avait ordonné au gouvernement de lever cette interdiction.
Plusieurs conditions sont posées.
Le texte proposé par le ministère de la Justice prévoit d’autoriser « l’aide à mourir » pour « les adultes en phase terminale ou souffrant d’une maladie permanente et débilitante ». Deux médecins auront à se prononcer sur chaque demande afin, entre autres, de « déterminer si le patient est capable de prendre la décision de manière indépendante ». L’un des médecins devra être spécialisé en médecine palliative.
Un délai d’« au moins douze semaines » devra séparer la demande du suicide assisté lui-même, pour « s’assurer qu’il n’est pas demandé en raison d’une crise temporaire ». Un délai réduit à deux semaines seulement concernant les « patients en “phase terminale” ».
Des « experts » doivent à présent examiner la proposition du gouvernement, avant qu’elle soit soumise au Parlement. Les députés « devraient » la valider « avant la fin de l’année ».
En raison de la décision de la Cour constitutionnelle, si aucune nouvelle législation sur le suicide assisté n’est mise en place à la fin de l’année, l’interdiction actuelle sera automatiquement levée. « Laissant la pratique non réglementée ».

Dernière précision, le droit à l’aide médicale à mourir ne semble pas avoir entraîné une explosion des demandes dans les pays qui l’ont autorisée. En 2020 : 4,1% aux Pays Bas, et 2% des décès en Belgique. Pour les associations favorables à l'aide active à mourir en France, ces données montrent que le droit à demander l’euthanasie ne devient pas la norme et préserve la pluralité des choix de vivre sa mort.
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Jacqueline Jencquel, militante pour la fin de vie choisie, s’est donné la mort
Lecture 1 min
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Jacqueline Jencquel, militante pour la fin de vie choisie, s’est donné la mort
Jacqueline Jencquel s’était fait connaître dans une interview sur Konbini en 2018. © Crédit photo : Capture écran Youtube
Par SudOuest.fr
Publié le 04/04/2022 à 17h43S'ABONNER
Jacqueline Jencquel militait pour le droit à une « interruption volontaire de vieillesse » en France. Dans une lettre d’adieu, elle a interpellé les politiques sur son combat
Elle ne souffrait d’aucune maladie grave. Mais elle considérait la vieillesse comme une maladie incurable. Jacqueline Jencquel s’était fait connaître en 2018, lors d’une interview à Konbini. Au cours de cet entretien, elle avait fait part de sa volonté de programmer son décès en Suisse en janvier 2020, pour décider elle-même de sa fin de vie. Après avoir annulé la date de son décès programmé en raison de la naissance de son petit-fils le jour de son anniversaire, Jacqueline Jencquel s’est finalement donné la mort fin mars, à 78 ans, indique « Libération ».

Dans sa lettre d’adieu publiée le 29 mars sur le blog du journal suisse « Le Temps », elle a défendu une dernière fois son droit à « une interruption volontaire de vieillesse ». Engagée au sein de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), elle militait pour le suicide assisté en France. « J’espère que la loi va changer et que d’autres, après moi, auront la possibilité de partir, entourés de leurs proches, lorsqu’ils l’auront décidé et qu’ils auront atteint l’hiver de leur vie », écrivait-elle.

Jusqu’au bout de son combat

À en croire son texte d’adieu, elle se serait donné la mort à son domicile, en absorbant un barbiturique, sans l’aide d’autrui. Cette mère de trois enfants semble ne rien regretter. « J’ai l’âge de mourir. Le danger est de vieillir encore plus. La dépendance et la décrépitude me font bien plus peur que la mort », justifiait-elle, avant d’interpeller les politiques. « Législateurs français, quand allez-vous comprendre que cette liberté n‘enlève rien à personne ? » Si elle n’a pas été aidée dans sa fin de vie comme elle le désirait, Jacqueline Jencquel est allée jusqu’au bout de son combat, en décidant elle-même de la date de sa mort.
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Fin de vie : l'appel de bénévoles en soins palliatifs pour réformer la prise en charge de la douleur
Publié le 05/04/2022 à 16h31
Écrit par Lauriane Nembrot

© PIERRE HECKLER / MAXPPP
Toulouse Haute-Garonne Tarbes Hautes-Pyrénées Occitanie
Jeannot, un Pyrénéen de 94 ans, est atteint d’un cancer du côlon. Dans une vidéo, il demande au gouvernement et au président de la République de l’aider à mourir. Selon des bénévoles en soins palliatifs, il faut réformer la prise en charge de la douleur et de la fin de vie en France.

“Chacun est libre de faire ce qu’il veut. Moi, je veux partir”. Jean Castex, dit Jeannot,  a 94 ans. Il vit dans les Hautes-Pyrénées. Agriculteur à la retraite, il est atteint d’un cancer du côlon diagnostiqué en septembre dernier. Sa maladie, il en parle dans une vidéo tournée chez lui et enregistrée par son gendre Claude, comme le rapportent nos confrères du journal La Dépêche. Une vidéo dans laquelle il demande au gouvernement français de mettre fin à ses souffrances. “J’ai dit à toute ma famille que je voulais une piqûre”, assure Jeannot.

Des bénévoles au chevet de patients en fin de vie
En France, l’euthanasie est interdite. Seule la sédation profonde et continue jusqu'au décès dans les unités de soins palliatifs en structure hospitalière est légale. Ces unités, Marie France Huckert les connaît bien. Aide-soignante à Rodez pendant 40 ans, cette retraitée est aujourd'hui secrétaire de l’association Accompagner en soins palliatifs de l’Aveyron.

C’est au chevet de patients en fin de vie comme Jeannot qu’interviennent les bénévoles de l’ASP12, explique Marie-France Huckert, qui a rejoint l'association il y a dix ans. “Nous, nous ne touchons pas aux médicaments des patients. Nous leur apportons une présence, une écoute”. Selon elle, la présence de bénévoles en soins palliatifs offre aux malades un espace de discussion“. “On écoute, on parle de tout.

Devant la maladie l’être humain est très courageux et très vulnérable à la fois. Notre présence permet de prendre en compte cette vulnérabilité

Marie-France Huckert, ASP12
photo d'illustration - unité de soins palliatifs (Hayange, Grand-Est)
photo d'illustration - unité de soins palliatifs (Hayange, Grand-Est) • © PIERRE HECKLER / MAXPPP
À raison d’une à deux interventions par semaine, les bénévoles en soins palliatifs échangent avec les équipes médicales des structures avant de se rapprocher des patients. “Souvent ce sont les infirmières qui nous contactent. On va dans les chambres à partir du moment où le malade a été prévenu par les équipes médicales et qu’il a donné son aval. On ne va pas voir un patient sans son accord”.

Améliorer la prise en charge de la douleur
Marie-France Huckert en est persuadée : l’écoute et la présence des bénévoles est d’une grande aide aux patients hospitalisés. “Ils nous donnent parfois des leçons de vie”, remarque la retraitée. “Certains sont très courageux et plein de volonté. Il y a des patients qui se laissent aller, évidemment, mais il y  en a d’autres qui ont la volonté de vivre, de faire face, de combattre”.

Le malade ne voudra pas mourir s’il ne souffre pas

Marie-France Huckert, ASP12
Admirative, Marie-France Huckert reconnaît volontiers que certaines pathologies sont particulièrement lourdes. Dans certaines situations, les douleurs sont même invivables. Ce qui pose la question de la prise en charge de la douleur en France. “J’ai rencontré un médecin généraliste que je consultais au sujet de la prise en charge de la douleur. Il m’a dit : “j’espère que vous croyez davantage à la prière qu’à la morphine”, se souvient Marie-France, encore choquée des années après.

Selon elle, “nous avons encore des efforts à faire concernant la prise en charge de la douleur. Tout se passe mieux si on permet au malade de bien gérer sa douleur”. Pour y parvenir, plusieurs pistes pourraient être étudiées par le gouvernement.

À commencer par la prescription plus étendue de puissants antidouleurs. À l’exemple du midazolam, jusqu’à présent uniquement prescrit à l’hôpital par des unités en soins palliatifs autorisées. L’an dernier, le ministre de la Santé, Olivier Véran, annonçait la mise à disposition du médicament dès la fin 2021.

Faut-il réformer les études de santé ?
Mais Marie-France Huckert voudrait surtout que la question de la fin de vie soit abordée pendant les études de santé. “On ne parle pas de la fin de vie aux étudiants en médecine”, déplore la bénévole. "Il faut vraiment introduire la fin de vie dans les programmes des études universitaires de santé”.

Une réforme en ce sens pourrait permettre aux futurs médecins d’être mieux sensibilisés à la fin de vie. “Dans tous les endroits où l’accompagnement marche très bien, c’est qu’il y a une très forte implication médicale. Il y a forcément un médecin qui croit à l’accompagnement en soins palliatifs et qui veut le développer", remarque-t-elle. "Mais je sais qu'il y a forcément des médecins qui y sont plus réticents”, achève Marie-France Huckert, qui veut se rassurer et reconnaît “une certaine avancée” sur la question ces dernières années.

On lave son linge sale en famille. Si le patient en fin de vie ne veut pas se farcir la présence de ce genre d'infirmière retraitée bénévole qui joue à la bonne soeur, c'est son choix qui devrait être son droit.
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime06.04.22 11:14

Suicide assisté, euthanasie, sédation profonde... Ce que proposent les candidats à l'élection présidentielle sur le thème de la fin de vie
Contrairement à d'autres sujets de société, la question de la fin de vie s'inscrit dans un clivage politique traditionnel. Les six candidats de gauche se prononcent pour une nouvelle loi instaurant le suicide assisté, tandis qu'à droite on réclame une meilleure application des textes existants.

Article rédigé par

Clément Parrot
France Télévisions
Publié le 06/04/2022 07:01
Mis à jour il y a 35 minutes
Temps de lecture : 5 min.
Les candidats de gauche plaident pour une nouvelle loi instaurant le suicide assisté. A droite, on réclame une meilleure application des textes existants sur la fin de vie. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO)
Les candidats de gauche plaident pour une nouvelle loi instaurant le suicide assisté. A droite, on réclame une meilleure application des textes existants sur la fin de vie. (JESSICA KOMGUEN / FRANCEINFO)
Le sujet de la fin de vie touche tous les Français, de près ou de loin. Comme à chaque élection présidentielle, plusieurs candidats se prononcent en faveur d'une évolution du cadre législatif, avec la possibilité pour des personnes atteintes d'une maladie incurable de recourir à l'euthanasie (le corps médical prend la décision et pratique l'injection létale) ou au suicide assisté (le patient est associé au processus et il s'injecte lui-même le produit). Même s'ils ne sont pas tous explicites sur le dispositif, tous les candidats de gauche se prononcent pour une nouvelle loi allant dans ce sens.

A droite, les candidats ne plaident pas pour aller plus loin, mais réclament une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti. Ce texte, voté en 2016, permet aux personnes de faire part de leurs directives anticipées et encadre l'usage de la sédation profonde et continue, jusqu'au décès, pour les malades en phase terminale. Franceinfo revient sur les positions des douze prétendants à l'Elysée.

A gauche, une unanimité en faveur du suicide assistée
Nathalie Arthaud se prononce en faveur d'une évolution de la législation. "Je pense qu'il faut aller plus loin que la loi Leonetti et autoriser le suicide assisté, l'euthanasie", confie à franceinfo la candidate Lutte ouvrière. Elle souhaite en revanche la mise en place "de garde-fous", car "il y a des comportements qui sont complètement déviants".

Anne Hidalgo est également favorable à la légalisation du suicide assistée. "Ce sera l'une des premières lois que je porterai, ça fait des années que je suis membre de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité", annonce à franceinfo la socialiste. Selon son programme (en PDF), la nouvelle loi reposerait "sur trois principes" : le respect de la volonté du patient grâce aux directives anticipées, l'accompagnement dans les derniers instants par l'accès aux soins palliatifs et le droit d'accéder à une aide active à mourir.

Jean-Luc Mélenchon propose également une évolution de la loi. "Naturellement, quand on crée le droit au suicide assisté, on n'oblige personne à se suicider, mais c'est une liberté fondamentale et j'estime qu'elle devrait même être inscrite dans la Constitution, explique à franceinfo le candidat de l'Union populaire. On doit respecter l'absolue possibilité pour chacun d'entre nous de maîtriser sa propre vie." Dans son programme, il évoque aussi l'accès garanti à des soins palliatifs.

Fabien Roussel rejoint les autres candidats de gauche. "Je souhaite que l'ensemble de la société puisse évoluer avec cette aspiration à pouvoir bénéficier, quand c'est incontournable, de ce que l'on appelle le suicide assisté, l'euthanasie", assure le candidat communiste à franceinfo, bien que son programme n'aborde pas la question. Il réclame aussi une meilleure application de la loi Claeys-Leonetti et "que l'on mette des moyens dans l'information et la prévention".

Philippe Poutou souhaite également une évolution. "Nous sommes prêts à légaliser l'euthanasie durant notre quinquennat parce que, pour nous, c'est une question de respect de la vie humaine", explique le candidat du Nouveau parti anticapitaliste. Il faut absolument créer les moyens de faire en sorte que les gens puissent partir comme ils le souhaitent."

Yannick Jadot se prononce également pour la légalisation de l'euthanasie. "Je veux que chacune, chacun, puisse avoir accès à une fin de vie digne, plaide le candidat écologiste. Je changerai la loi pour légaliser l'euthanasie et rendre le droit à mourir dans la dignité, un droit généralisé. Il faut que ce dernier instant de vie soit un instant choisi parce qu'il est l'un des plus importants." Il propose aussi dans son programme de créer des maisons de soins palliatifs, de doubler le nombre d'équipes mobiles de soins palliatifs et de doubler les lits spécialisés dans ce type de services.

A droite, les candidats refusent l'euthanasie
Eric Zemmour évoque "une question délicate", mais ne souhaite pas l'instauration du suicide assisté. "Je pense que nous devons éviter l'euthanasie qui peut permettre tous les débordements, tous les abus", se justifie le candidat du mouvement Reconquête !. "En revanche, nous devons aussi faire très attention à ce qu'il n'y ait pas d'acharnement thérapeutique. Nous sommes entre les deux", précise-t-il.

Valérie Pécresse ne se prononce pas en faveur d'une évolution de la législation, mais demande la pleine application de la loi Claeys-Leonetti. "Aujourd'hui, il y a une inégalité totale vis-à-vis de la fin de vie entre les Français" en fonction de l'accès aux soins palliatifs sur leur territoire, estime la candidate LR. "Vous avez une loi qui permet ce qu'on appelle la 'sédation terminale', c'est la possibilité pour les Français de partir sans souffrir à la fin de leur vie et de pouvoir avoir cette sédation terminale à l'hôpital, mais aussi chez eux."

Marine Le Pen n'est "pas prête à légaliser l'euthanasie". La candidate RN réclame en revanche "un grand plan pour développer les soins palliatifs". "On a beaucoup de retard dans ce domaine, tranche-t-elle. Il faut vraiment qu'on fasse un bond qualitatif dans le domaine des soins palliatifs, dans le domaine de la lutte contre la douleur et notamment en fin de vie. Il y a encore un tiers des départements où il n'y a pas de structures de soins palliatifs."

Nicolas Dupont-Aignan réclame également une bonne application de la loi Leonetti, "c'est-à-dire faire en sorte que la sédation profonde, organisée en collaboration avec les familles et les médecins, puisse être proposée dans un cadre légal sûr". Pour le candidat de Debout la France, "si déjà on faisait ça, on permettrait beaucoup de fins de vie beaucoup plus douces, honorables, dignes".

Ceux qui s'en remettent à un débat public
Emmanuel Macron souhaite poser la question "d'une fin de vie plus humaine" dans le cadre d'"une Convention citoyenne". Selon son programme, la réflexion "associera citoyens, spécialistes de l'éthique, professionnels". Sur la base des conclusions de cette convention, le président sortant souhaite ensuite soumettre "à la représentation nationale ou au peuple, le choix d'aller au bout du chemin qui sera préconisé", selon ses déclarations effectuées lors de la présentation de son projet présidentiel.

Jean Lassalle réclame "un grand débat autour de cette question", qui sera "certainement d'ailleurs ponctué par un référendum". "A titre personnel, je considère qu'il est inutile de faire souffrir au-delà celui qui ne peut plus", explique-t-il à franceinfo.
Je suggère qu'on mette F.H. en examen pour la non application de sa proposition 21, cela fera peut-être avancer les choses ? pourquoi répéter, répéter encore, toujours répéter ?
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime06.04.22 11:22


Présidentielle 2022 : euthanasie et soins palliatifs sont-ils compatibles ?
Explication Plusieurs candidats proposent à la fois la légalisation de l’euthanasie et le développement des soins palliatifs. Deux options contradictoires ou complémentaires ? Élysée 2022 : le choc des programmes (3/10).
Alice Le Dréau, le 30/03/2022 à 19:29
Lecture en 3 min.

DO RE MI FA SOL LA SI DO
do si la sol fa mi ré do
PIEZ DE NEZ
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime06.04.22 14:38

« Peu de malades en fin de vie demandent l’euthanasie »
tribune
Collectif
Pour ces six médecins oncologues de l’institut Curie, rouvrir le débat sur l’euthanasie comme le proposent certains candidats à la présidentielle, alors que la loi Claeys-Léonetti n’a pas été évaluée, est un non-sens. L’expérience montre selon eux que la demande d’euthanasie concerne très peu de malades en fin de vie.

Collectif, le 05/04/2022 à 16:05

Evidemment s'ils sont sur le point de mourir, inutile de demander l'euthanasie ( ou une réévaluation de la loi Claeys-Léonetti ) puisqu'ils meurent de toute façon !
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clin1
Définition du mot "malade" ! du mot "euthanasie" ? de l'expression "en fin de vie"?
on joue avec les mots et les maux ...
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime07.04.22 12:59

Soins palliatifs et fin de vie : le centre national, renouvelé, veut faire des droits une réalité
PAR COLINE GARRÉ - PUBLIÉ LE 06/04/2022

Article réservé aux abonnés

Crédit photo : S.Toubon

Habillé de nouvelles missions par le cinquième plan 2021-2024, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV) entend plus que jamais favoriser l'appropriation des droits par les Français, usagers comme soignants, ont assuré Giovanna Marsico et la Dr Sarah Dauchy, respectivement nouvelles directrice générale et présidente, lors d'un « café Nile », ce 6 avril.

« Le CNSPFV est mal connu, tout comme les soins palliatifs », a reconnu la Dr Dauchy.

BLABLABLA et blablabla
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime07.04.22 13:10

Soins palliatifs : les soignants refusent d’appliquer la loi
LAURE DAUSSY  MIS EN LIGNE LE 7 AVRIL 2022
C’est une question délicate qui ressurgit en cette présidentielle, celle de l’euthanasie et des soins palliatifs. La loi actuelle, qui refuse toute aide active à mourir, mais propose une sédation profonde pour éviter les souffrances de l’agonie, n’est parfois même pas appliquée. En raison notamment du refus de certains médecins, et de l’influence d’une société savante de soins palliatifs, trustée en partie par des cathos-tradis. Enquête.

EXCLU WEB
Alors que le sociologue Charles Condamines est à l’agonie, le médecin des soins palliatif est revenu sur sa décision d’une sédation profonde pourtant actée collégialement, sans explication. Élisabeth Condamines, son épouse, a beau les implorer par téléphone, ils répondent : « Soulager plus, ce ne serait pas éthique ! ». « Il est parti en s’étouffant », nous raconte-t-elle encore bouleversée et révoltée, un an après. Pire, on lui dit ensuite : «  On pensait que vous exagériez ses souffrances. »

Un dessin de Biche avec une bonne soeur qui prie devant un cadavre et qui dit :
Christine Pedotti, directrice de Témoignage Chrétien (trimestriel des cathos de gauche), nous confie aussi, qu’à la mort de sa mère, à l’hôpital, on refusait de lui administrer plus de morphine. « J’ai réalisé combien, dans les équipes de soignants, prévaut une culture de la naturalité de la fin de vie, un peu comme l’accouchement qui devrait se passer dans la douleur. » L’association « Le Choix, citoyens pour une mort choisie », s’est mobilisée via une manif samedi 2 avril et publie bientôt un recueil de témoignages, Le livre noir de la mort en France, tous plus révoltants les uns que les autres et montrant combien la loi Clayes-Léonetti n’est pas appliquée, mais aussi qu’elle est insuffisante.

Que dit cette loi ? Elle vise à proposer des droits pour la fin de vie mais toujours en évitant une aide active à mourir. Une première version de 2005 proposait le « laisser mourir », c’est-à-dire que le patient soit débranché de toute aide médicale (ni nourriture ni hydratation), au risque de mourir tout simplement de faim et de soif et de devenir un squelette. La loi a été révisée en 2016, pour insister sur la possibilité d’« une sédation profonde et continue » jusqu’au décès, pour les patients atteints d’une affection grave, et dont le pronostic vital est engagé à court terme. Elle a donné aussi plus de poids aux directives anticipées. Mais cette sédation, on le voit, n’est même pas toujours administrée, ou de manière extrêmement faible, des médecins étant réfractaires à un geste qui à leurs yeux pourrait accélérer la mort du patient. Au moment du vote de la loi, les tradi-catho d’Alliance Vita avaient d’ailleurs dénoncé ce qu’ils estimaient être une « euthanasie masquée ».

Une des explications à ces blocages réside peut-être dans l’influence d’une structure, peu connue du grand public, mais qui a pignon sur rue dans le domaine des soins palliatifs. C’est la Sfap, Société française d’accompagnement et de soins palliatifs, sorte de société savante, seule interlocutrice du ministère. Ils sont 1 500 soignants à y adhérer, sur 10 000 de cette spécialité – pour autant la Sfap revendique représenter l’ensemble des acteurs des soins palliatifs et veut donner le la de la doctrine en la matière. Alors que les partisans de l’euthanasie n’opposent jamais soins palliatifs et droit à mourir dans la dignité, afin de permettre à chacun d’avoir le choix, la Sfap, dans toutes ses prises de positions, établit un mur infranchissable.

À LIRE AUSSI : Fin de vie : pas un dieu pour rattraper l'autre
Dans les statuts de la Sfap, il est mentionné explicitement que la mort est considérée « comme un processus naturel », et que les membres « se refusent à (la) provoquer intentionnellement ». « C’est précisément l’ADN des soins palliatifs », assume sa présidente, Claire Fourcade. Elle le dit clairement : « Soins palliatifs et euthanasie ça ne va pas ensemble, on ne peut pas à la fois accompagner et faire un geste qui tue. C’est un geste impossible pour la plupart des soignants. » Est-ce que cette prise de position peut les empêcher de mettre en œuvre une sédation profonde et continue ? Claire Fourcade assure que non, mais selon elle, ce type de sédation serait assez rare et peu demandé.

Les prises de positions de la Sfap sont assez proches de celles de l’Église catholique, en l’occurrence, protéger la vie jusqu’au bout, quelles que soient les souffrances. La Sfap est réputée être trustée par des ultra-cathos, même si Fourcade assure que ses membres sont représentatifs de l’ensemble de la société. Toujours est-il que plusieurs membres de la Sfap élus à des postes clés affichent leur appartenance à la religion catholique. Claire Fourcade a reçu d’ailleurs le prix de l’Académie catholique de France. Agatha Zielinski, à la tête du collège des usagers du système de santé et des personnalités qualifiées, est une sœur de la congrégation des Xavière, proche des Jésuites. Le chercheur et essayiste Tanguy Chatel, membre du bureau de la Sfap, est également membre du collectif « Soulager mais pas tuer », créé en 2015 et proche d’Alliance Vita. Les positions de la Sfap sont d’ailleurs si proches d’Alliance Vita que l’asso tradi catho relaye souvent les positions de la Sfap.

Cette opposition farouche à l’euthanasie est présente chez beaucoup de professionnels des soins palliatifs. La Sfap a lancé une consultation auprès d’eux, pour savoir si la loi devait évoluer. Résultat : « 96% des acteurs des soins palliatifs refusent l’euthanasie », nous assure Claire Fourcade, précisant que 60% des répondants n’étaient pas adhérents à la Sfap. La Sfap a lancé cette consultation après la proposition de loi d’Olivier Falorni, l’année dernière. « Ça a été pour nous un électrochoc », explique Fourcade. « La loi est passé à l’Assemblée sans que nous soyons consultés.  » (Ce qui est faux puisque Olivier Falorni avait auditionné la société).

À LIRE AUSSI : Inconnues mais très influentes : les Associations familiales catholiques
Rappelons que le premier article, autorisant l’euthanasie, a été voté, mais son examen n’avait pas abouti, faute de temps, 3 000 amendements ayant été déposés par des députés LR pour faire obstruction. Autre question, lors de la consultation lancée par la Sfap : comment les acteurs des soins palliatifs réagiraient, si une loi autorisant l’euthanasie était votée ? Le verdict est assez incroyable : « 40 % démissionnerait, 80 % assurent que ce serait une source de division dans l’équipe. » On voit combien le combat pour une nouvelle loi se heurte au refus de ceux qui assurent les soins palliatifs. Mais c’est aussi le serpent qui se mord la queue : c’est la SFAP qui forme la plupart d’entre eux. D’ailleurs, la société est reconnue comme un organisme de formation, elle délivre plusieurs diplômes universitaires, des Masters, ainsi que des formations en ligne. Par ailleurs, elle gère les crédits alloués par la CNAM pour les redistribuer aux associations de bénévoles d’accompagnement en soins palliatifs.

« On confie à des ultra-cathos la gestion de la mort »
La Sfap n’hésite pas à « couper des têtes » pour placer ses soutiens. Lorsqu’en 2016, à la tête d’une autre structure, le Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie (CNSPFV), (une structure publique, qui dépend du ministère, NDLR), le profil de la présidente Véronique Fournier ne leur convenait pas – car ils la considèrent comme ayant des positions trop pro-euthanasie ! – ils ont fait en sorte qu’elle soit démise de ses fonctions, de même que son successeur, le docteur René Robert. « Je pense qu’il y a eu pas mal de lobbying pour que la direction soit tenue par quelqu’un proche de la Sfap », nous dit-il. Médecin réanimateur, aujourd’hui à la retraite, il était confronté régulièrement à cette question. « Ma position n’est pas la même que la Sfap », souligne-t-il. « Pour moi, la sédation est un outil qui nous est donné pour empêcher la souffrance. Parfois le prix à payer c’est d’accélérer le processus du décès. Le moment où la mort survient, on s’en fiche, du moment qu’elle est confortable. » Une autre différence aussi, c’est la manière d’interpréter le « pronostic vital engagé à court terme », critère inscrit dans la loi pour autoriser la sédation profonde. « La Sfap accepte de la faire lorsque le patient risque de mourir d’ici quelques heures à quelques jours, moi je considère qu’on peut administrer cette sédation pour lui éviter des souffrances, même si le pronostic vital est de quelques jours à quelques semaines », nous explique-t-il.

Preuve de son influence, c’est à deux de ses membres, dont leur ancien président, que le ministre de la Santé Olivier Véran confie ce mois-ci le 5e plan de développement des soins palliatifs et d’accompagnement de la fin de vie. « On ne dit pas aux Français qu’en prêchant le développement des soins palliatifs plutôt que la promulgation d’une nouvelle loi sur la fin de vie, on confie de fait nos fins de vie, celles de nos proches aimés, au lobby catho », se désole Élisabeth Condamines. « C’est un déni de laïcité », abonde Emmanuelle Perrin-Huisman, membre de l’association le Choix. « On confie à des ultra-cathos la gestion de la mort. »

Au-delà de l’application ou non de la sédation profonde, la loi telle qu’elle existe aujourd’hui ne répond pas à tous les cas. Atteinte de la maladie de Charcot, l’écrivaine Anne Bert, que nous avons interviewée dans le journal, se voyait enfermée peu à peu dans son propre corps, dans une longue torture où elle perdait toutes ses fonctions corporelles, mais sans pour autant être en phase terminale pour que la loi puisse s’appliquer. Elle avait reçu des courriers d’ultra-catho lui disant qu’elle avait de la chance : c’était Dieu qui lui faisait vivre une souffrance rédemptrice, osaient-ils dire. Elle avait dû se rendre en Belgique pour pouvoir bénéficier d’« une mort la plus douce qui soit », que la France lui refusait.

À LIRE AUSSI : Anne Bert : " Je ne comprends pas qu'on invite des évêques pour débattre de l'euthanasie "
La question de l’euthanasie pourrait bien être un des débats du prochain quinquennat, alors que question resurgit régulièrement depuis plusieurs années. Plusieurs candidats de gauche, Anne Hidalgo (PS), Yannick Jadot (EELV) et Jean-Luc Mélenchon (LFI) se sont engagés à modifier la loi actuelle. Emmanuel Macron ne se mouille pas, et propose une « convention citoyenne  » pour trancher ce débat. La Sfap est déjà dans les startings block pour y participer, et peser de tout son poids. « Nous y porterons la voix des soignants », annonce Claire Fourcade. Quid de celle des patients ? ●
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OK
STOPdonSTOP
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Au nom du Père, du Fils et du St-Esprit
Maintenant et à jamais
Pour les siècles des siècles
Allez vous faire foutre
Avec noblesse et dignité



PEACE PRIED CROSS1
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime08.04.22 10:52

Fin de vie : l'appel de bénévoles en soins palliatifs pour réformer la prise en charge de la douleur
Publié le 05/04/2022 à 16h31


Pure connerie !!! les anti-douleur ( paracétamol par ex. ) existent depuis toujours presque, les toubibs étant obligés de traiter la douleur uniquement pour avoir la paix...
qu'est-ce que des "bénévoles" viennent faire dans la prise en charge de la douleur ? çà ne les regarde pas !
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime08.04.22 11:04

Emmanuel Macron a un problème avec la fin de vie:
Brigitte Macron...
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime08.04.22 11:10

Admin a écrit:
Emmanuel Macron a un problème avec la fin de vie:
Brigitte Macron...
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime11.04.22 20:40

Le « droit à mourir dans la dignité », prochaine grande réforme d’Emmanuel Macron ?
EMMANUEL-MACRON-000_9UC2JC.jpg
Ludovic MARIN / POOL / AFP

Emmanuel Macron, le 9 décembre 2021.

La rédaction d'Aleteia - publié le 11/04/22 - mis à jour le 11/04/22

Soutien d’Emmanuel Macron, le président de l’Assemblée nationale Richard Ferrand a assuré ce lundi 11 avril sur Franceinfo que le "droit à mourir dans la dignité" serait la grande réforme de société d’un deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron.
Déjà présenté comme un enjeu de la campagne présidentielle, le « droit à mourir dans la dignité », que l’on peut reformuler par la « légalisation de l’euthanasie », pourrait bel et bien être un marqueur de l’entre deux tours… et du prochain quinquennat. Invité ce lundi 11 avril sur Franceinfo, Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale et soutien d’Emmanuel Macron, a affirmé que « le droit à mourir dans la dignité » serait la grande réforme de société d’un deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron. « Emmanuel Macron a dit qu’il souhaitait qu’une convention citoyenne soit organisée autour de ce sujet pour que l’on trouve l’organisation en France qui puisse convenir comme réponse à ce sujet », a-t-il détaillé.

Qu’en est-il pour l’autre candidate qualifiée au second tour, Marine Le Pen (RN) ? « Je ne suis pas prête à légaliser l’euthanasie », avait-elle indiqué dans une vidéo diffusée par l’association pour le droit de mourir dans la dignité (Admd) début avril 2022. « En revanche je ferai un grand plan pour développer les soins palliatifs dans notre pays car on a beaucoup de retard dans ce domaine et je pense que beaucoup de Français qui sont pour l’euthanasie c’est parce qu’ils ont vu souffrir des proches atrocement. »
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime15.04.22 10:34

Euthanasie : « la ligne d’arrivée de cette course à l’émancipation, c’est l’isolement et la solitude »
Publié le 24 Mar, 2022
Gènéthique magazine
Alors que le président de la République Emmanuel Macron a annoncé une « convention citoyenne » sur la fin de vie s’il devait être ré-élu, l’avocat Erwan Le Morhedec, auteur de l’essai Fin de vie en République, a accepté de répondre aux questions de Gènéthique.

Gènéthique : Vous signez un essai original qui passe la revendication de l’euthanasie au prisme des valeurs de notre République : liberté, égalité fraternité. Vous écrivez qu’il vous était « intimement impossible » de ne pas écrire ce livre. Quelles en sont les raisons ?

Erwan Le Morhedec : Il y a 25 ans que j’ai été sensibilisé à la réalité des soins palliatifs et, si je puis dire, à leur promesse, grâce à une amie infirmière en soins palliatifs avec laquelle j’avais beaucoup échangé. Cela fait plus de 15 ans que j’écris régulièrement sur ce sujet. Dernièrement, je me suis rendu dans plusieurs établissements de soins palliatifs afin d’y rencontrer soignants et patients. J’ai accompagné des associations de soins palliatifs. J’ai conscience de ce que notre pays sait offrir dès lors que l’on s’en donne les moyens. Et j’ai aussi la conviction que, si l’on peut évidemment concevoir que des personnes formulent très consciemment et volontairement une demande d’euthanasie et la maintiennent, non seulement ces demandes disparaissent presque toutes dès lors que les personnes sont convenablement prises en charge mais, à l’inverse, d’autres seront conduites à accepter l’euthanasie par résignation, par une forme de reddition peut-être aussi au discours ambiant sur la mort digne. Je ne comprends pas que l’on puisse assumer ce risque, ni que l’on se résolve à cet abandon de notre humanité, qui ne voit plus d’autre solution que dans l’administration de la mort. Je suis également très inquiet sur l’avenir des soins palliatifs, une fois l’euthanasie ou le suicide assistée légalisés.

Alors qu’une majorité parlementaire se dessine pour faire passer ce texte, je ne veux pas que cela arrive sans que j’aie moi-même tenté de dire ce que je crois juste.

G : Vous soulignez que les éléments de langage des promoteurs de l’euthanasie ont évolué, mettant en avant la « liberté » après avoir longtemps défendu la « dignité » en fin de vie. Pourquoi ce « changement de paradigme » ?

ELM : Je crois que la plupart a fini par comprendre que célébrer une « mort dans la dignité » ne peut que signifier en creux que ceux qui ne la choisissent se résignent à être indignes. Bien sûr, ils tentent d’expliquer que ne pas choisir l’euthanasie ne signifie pas être indigne, mais c’est un raisonnement totalement désincarné, qui vole loin au-dessus du lit des malades. Lorsque vous êtes fragilisé, malade, fatigué, âgé souvent, et fatalement peu à l’aise avec la situation de dépendance dans laquelle vous vous trouvez, chaque mot, chaque regard, chaque silence compte et vous ne pouvez qu’entendre ce que cette célébration d’une mort digne dit de vous et de votre fin de vie. Ne pas s’en rendre compte, c’est manquer de sensibilité, ou de proximité avec les personnes malades.

Au-delà de cela, cela répond aussi à une évolution profonde de notre société, de moins en moins collective, de plus en plus individualiste. Les devoirs ne sont plus seulement secondaires, ils sont occultés et ne prévaut plus que la liberté individuelle. Le consentement lui-même est perçu non pas comme une condition nécessaire, mais comme une condition suffisante : dès lors que les personnes sont consentantes, la société se voit exclue du débat éthique. Le maître-mot, aujourd’hui, est l’émancipation et les partisans de l’euthanasie sont convaincus de s’inscrire dans une longue histoire d’émancipation individuelle. Ils placent l’euthanasie à la suite de toutes les évolutions qui ont conduit à s’abstraire de toute norme sociale. Je crains que ce qu’ils ne voient pas, c’est que la ligne d’arrivée de cette course à l’émancipation, c’est l’isolement et la solitude. Les personnes sont renvoyées à leur autodétermination, à leur liberté : d’une certaine manière, elles sont abandonnées à leur sort, la société s’estimant déliée de sa responsabilité dès lors que les personnes concernées auront posé un choix dit libre.

G : Les promoteurs de lois visant à dépénaliser l’euthanasie assurent que la pratique sera très encadrée – et contrôlée, en s’appuyant sur les « exemples » de nos voisins européens ayant autorisé la pratique. Pourtant le contenu de la proposition de loi Falorni dont le 1er article a été voté le 8 avril dernier ne laisse-t-il pas présager le contraire ?

ELM : Un simple constat : il était prévu, dans les propositions de loi Touraine et Falorni, qu’une Commission de contrôle serait instaurée, à l’instar de la situation en Belgique. C’est déjà un progrès par rapport à la proposition de loi de l’ADMD [1] qui, pour le coup, ne prévoit aucune commission de contrôle. Mais il était prévu que, si cette Commission constatait qu’une euthanasie s’était déroulée en dehors des conditions légales, elle avait alors la faculté de transmettre le dossier au Procureur de la République. Certes, la Commission des affaires sociales a transformé cette faculté en obligation lors de l’examen de la proposition de loi Falorni, mais cela trahit l’intention des rédacteurs : des garde-fous sont prétendument posés mais dans le même temps il est prévu que leur franchissement n’emportera aucune conséquence. Autant dire dans ce cas que l’on ne pose aucun garde-fou.

Par ailleurs, les exemples étrangers et, singulièrement l’exemple belge sur lequel la proposition de loi est calquée, n’incitent pas à la confiance. Pour ne me baser que sur les déclarations du président de la Commission de contrôle belge et sur ses rapports eux-mêmes, non seulement ils ne contrôlent pas les « cas douteux puisqu’ils ne sont pas déclarés », mais ils ignorent totalement la proportion de cas d’euthanasie déclarés par rapport au nombre d’euthanasies réalisées en Belgique. Aucun contrôle aléatoire n’est réalisé et, pour couronner le tout, la Commission, qui n’est composée que de partisans voire militants de l’euthanasie, n’a eu de cesse que d’élargir la loi de son propre chef.

G : A l’occasion de l’affaire Alain Cocq, la notion d’« exception » d’euthanasie est revenue dans le débat public. Est-il possible d’envisager des « exceptions » d’euthanasie, pour des cas particuliers, sans mettre le doigt dans un engrenage inéluctable ?

ELM : Cela me paraît douteux. Il faut déjà avoir conscience que le terme d’« exception » est en lui-même problématique, entretenant une confusion entre une notion procédurale et la fréquence des cas eux-mêmes. Les euthanasies qui bénéficieraient d’une « exception d’euthanasie » ne seraient pas nécessairement « exceptionnelles ». Les législations belge et hollandaise se fondent elles-mêmes sur une forme d’exception.

Mais prenons un exemple. Il est un fait que les maladies telles que la maladie de Charcot ou la Chorée de Huntington sont des maladies terribles, qui vous laissent conscients de votre amenuisement jusqu’à la perte totale d’autonomie et de communication. J’ai demandé à des soignants s’il leur semblait concevable, d’un point de vue médical, que l’on crée une catégorie spécifique de maladies qui ouvriraient droit à une procédure d’euthanasie. Nous aurions ainsi pu imaginer viser précisément les maladies neurodégénératives. Mais ce qu’ils m’ont expliqué très clairement, c’est qu’en pratique, il leur serait impossible de soutenir à une personne tétraplégique à la suite d’un accident que sa situation et sa souffrance ne sont pas des conditions d’ouverture de l’euthanasie tandis que la situation très comparable du patient voisin, atteint de la maladie de Charcot, lui ouvrirait droit à l’euthanasie. Comment, me disaient-ils, pourrais-je dire à l’un que sa souffrance est moins grave, moins dure, que celle de l’autre ? Cela générerait des situations insupportables, intenables pour quiconque est sensible au sort des personnes malades, et conduirait nécessairement à un élargissement des cas d’euthanasie.

Or, encore une fois, et contrairement à ce que disent de façon un peu désespérante les partisans de l’euthanasie, même si cela n’enlèvera jamais la dimension dramatique de ces maladies neurodégénératives, les soins palliatifs peuvent beaucoup pour ces patients, et ils le font quotidiennement.

G : Les promoteurs de l’euthanasie dénoncent un supposé « acharnement palliatif » tout en estimant que l’euthanasie pourrait être proposée comme « ultime soin ». D’ailleurs ils introduisent parfois dans leurs propositions de loi un article visant à instaurer un « droit universel aux soins palliatifs ». Alors que le Royaume-Uni vient de le faire, qu’en est-il en France ? Euthanasie et soins palliatifs pourraient-ils coexister, cohabiter au sein de services ?

ELM : Ce vocable d’ « acharnement palliatif » m’est assez insupportable à entendre. L’utiliser est une façon de jeter le discrédit sur les soins palliatifs. C’est presqu’insultant. Ce terme d’ « acharnement » est tellement aux antipodes de l’attention, de la bienveillance, de la douceur que l’on peut connaître en soins palliatifs…

Quant au fait d’affirmer un « droit universel aux soins palliatifs » dans leurs propositions de loi, cela en dit assez long : un « droit aux soins palliatifs » est reconnu dans la loi depuis 1999. Ajouter le terme « universel » n’a d’autre portée que décorative. Ce n’est que de l’affichage politique pour laisser penser que leur préoccupation porterait concrètement sur les soins palliatifs, pour lesquels ils ne font rien, alors qu’elle n’est que de faire légaliser l’euthanasie.

Pourquoi ne demande-t-on pas aux soignants français ce qu’ils en pensent ? Pourquoi faut-il que des militants qui ne sont pas auprès des patients dictent leur vision dogmatique d’une compatibilité entre les soins palliatifs et l’euthanasie ? Ceux qui pratiquent les soins palliatifs vous disent l’inverse. Est-ce si difficile de le prendre en considération ? Mais c’est très symptomatique : on développe une vision techniciste de la médecine. Dans cette perspective, poser une perfusion d’hydratation, de doliprane ou de pentotal (produit utilisé dans les euthanasies), ce n’est jamais que poser une perfusion. Or les soignants de soins palliatifs s’impliquent totalement, personnellement, avec tout leur être. Claire Fourcade, médecin en soins palliatifs et actuelle présidente de la SFAP [2], a très bien expliqué dans un texte qui a acquis une petite notoriété, qu’en tant que médecin de soins palliatifs, elle fait avec le patient son dernier chemin, souvent dans la douleur et dans les larmes, mais que lorsque celui-ci est arrivé au bout de son chemin, elle, elle doit repartir avec un autre patient. Comment dit-elle pourra-t-elle prendre de nouveau le risque d’écouter vraiment ? Elle conclut ainsi : « J’accompagne des vivants qui n’ont que faire d’un médecin qui serait mort à l’intérieur » .

G : A l’aube des prochaines élections présidentielles, le vote d’une loi autorisant euthanasie et/ou suicide assisté vous semble-t-il inéluctable lors du prochain quinquennat ?

ELM : Il ne faut pas se leurrer : c’est le plus probable. Les forces en présence sont ce qu’elles sont et l’opinion publique préfère souvent clore une question angoissante par la perspective d’une solution simple à appliquer en temps voulu, un temps que l’on peut renvoyer loin de ses préoccupations quotidiennes. D’une certaine façon, approuver l‘euthanasie, c’est se donner l’illusion que la fin de vie est une affaire réglée. On peut passer à autre chose. Ceci étant dit, le fait que les pronostics soient défavorables n’a jamais été une raison pour ne pas dire ce que notre conscience nous dicte. C’est même précisément dans ces moments-là que l’on doit s’exprimer avec une conscience brûlante. Alors, même si cela devait être en vain, il faut dire ce que l’on croit juste. On ne sait jamais ce que l’on pourra sauver.

[1] Association pour de Droit de Mourir dans la Dignité

[2] Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime19.04.22 18:08

citation:
C’est tout le paradoxe pour Denis Labayle, « le comité national d’éthique fait partie des éléments qui freinent l’évolution de la loi, avec le conseil de l’ordre des médecins et la société française d’accompagnement et de soins palliatifs complètement dominée par le courant religieux ». Voilà au moins un point sur lequel les trois religions monothéistes sont d’accord.
commentaire:
c'est pour cela que j'écris ailleurs que les juifs français et les musulmans français devraient en principe fermer leur gueule à propos de la fin de vie, la France étant essentiellement catholique... Je comprends très bien si on n'est pas d'accord avec moi. Je me permets d'exprimer ici mon opinion ( puisque personne ne peut me contredire ici, ni m'attaquer...). Autre part sur le web j'attirerais les foules pour m'assassiner virtuellement. Mais je ne suis plus ailleurs sur le web depuis longtemps... J'en ai juste plus que marre à propos de la fin de vie en France.
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime21.04.22 8:46

Il voulait être euthanasié : Jean Castex, dit "Jeannot", est mort dans son sommeil

    
Fin de vieOccitanieHautes-Pyrénées
Publié le 20/04/2022 à 18:06 , mis à jour à 18:53


En janvier 2022, le Premier ministre Jean Castex s'est découvert un homonyme dans les Hautes-Pyrénées. Atteint d'un cancer du côlon incurable, Jean Castex - dit Jeannot - lui a envoyé une vidéo quelques semaines après son 94e anniversaire pour lui demander de bénéficier du droit à l'euthanasie active que lui refusaient les médecins. En vain. Il est décédé cette nuit après quatre mois de souffrances physiques et psychiques.
Jean Castex, dit Jeannot, avait 94 ans. Il est décédé chez lui, à Thermes-Magnoac, dans la nuit de mardi à mercredi. Jeannot était devenu le visage du combat pour la légalisation de l'euthanasie active après avoir envoyé une vidéo à Emmanuel Macron et à son homonyme à Matignon pour réclamer à cor et à cri la « piqûre » qui mettrait fin à ses souffrances.

À l’époque, son cancer du côlon gagnait du terrain. Il y a deux semaines, Jeannot avait exprimé sa déception dans la Dépêche du Midi après une réponse négative de l'Elysée qui s'était borné à rappeler l'existence de la loi Claeys-Leonetti. Une semaine après, Jeannot avait cessé de s'alimenter. Sa façon à lui de dire stop.

A lire aussi : TEMOIGNAGE. Jeannot envoie une vidéo au Président Macron pour demander l'euthanasie : « Je veux une dernière piqûre pour partir »
« Après ça, il a pu bénéficier de l'hospitalisation à domicile et d'un accompagnement qui lui ont permis de partir sereinement », confient ses filles qui n'oublieront pas la souffrance morale de leur père depuis la fin du mois de décembre. Elles tiennent toutefois à remercier "les personnes qui ont relayé le combat" de Jeannot. Et aussi l'HAD de Lannemezan, le groupe infirmier de Boulogne-sur-Gesse et l'ADMR de Castelnau-Magnoac qui l'ont accompagné dans cette épreuve.
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime26.04.22 9:03

La fin de vie, première victime du prochain quinquennat ?

Un patient dans une unité de soins palliatifs.

Blanche Streb - publié le 25/04/22

Annoncée en douceur par Emmanuel Macron, une "convention citoyenne" sur la fin de vie pourrait produire la "grande réforme sociétale" de son second quinquennat. Docteur en pharmacie et essayiste, Blanche Streb décrypte les méthodes de manipulation en usage pour "fabriquer un consensus".
Nous voici repartis pour un nouveau quinquennat d’Emmanuel Macron. Certes, sa réélection, au regard du premier tour, des abstentions et des votes blancs, est loin d’être écrasante, elle ne peut être comprise ou vécue comme une validation — a posteriori — de son action passée. Heureusement, car, sur les questions bioéthiques, son gouvernement laisse derrière lui un champ de ruines. Les défis à venir — infertilité, soumission de la vie aux biotechnologies, modification du génome, marchandisation du vivant, artificialisation de la procréation… — sont colossaux, pourtant ils sont restés les grands absents de tous les débats. Seule la fin de vie a émergé pendant la campagne, avec une nouvelle secousse dès le lendemain du premier tour.

Une « convention citoyenne »
L’enjeu pour Emmanuel Macron ? Récupérer des voix de Jean-Luc Mélenchon. Une des solutions ? Brandir l’étendard d’un « droit de mourir dans la dignité », slogan embobelineur au possible, agité par l’association militante du même nom. C’est Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, qui s’y est collé, le pronostiquant comme « la grande réforme de société » de ce second round présidentiel. Le locataire de l’Élysée s’était fait discret, ou flou, sur son positionnement pendant cinq ans. Mais à l’approche de la présidentielle, il a d’abord dit qu’il envisagerait une convention citoyenne sur la fin de vie. Puis il s’est déclaré « favorable », « à titre personnel » — mais on connaît le poids d’une telle parole publique, fut-elle « personnelle », qui reste prononcée depuis le sommet de l’État — à ce que la France « évolue » vers ce qui est tout sauf un modèle : le système belge. Autrement dit, à légaliser l’euthanasie.

Cette idée de convention divise, il suffit de lire les multiples boucliers qui se sont levés à son annonce. Elle ne convainc pas les connaisseurs de la question. Cette convention est un vrai danger, pour Alliance VITA : « Chaque fois que l’interdit de tuer est remis en débat, des personnes en souffrance psychique demandent “d’en finir”. La société doit absolument sécuriser le message qu’elle leur adresse : la prévention du suicide ne souffre pas d’exception. Aucun citoyen n’est indigne de vivre et d’être soigné ; aucune maladie ne rend “éligible à l’euthanasie”. Au contraire, les plus éprouvés doivent être les plus soutenus, accompagnés dignement jusqu’au terme de leur vie ». Pour Erwan Le Morhedec, auteur de Fin de vie en République (Cerf, 2022), « ce ne sont que des habiletés politiques ». Elle inspire aussi de la méfiance à Henri de Soos, auteur de L’Impasse de l’euthanasie (Salvator, 2022) : « Si elle doit avoir lieu, il faudra être extrêmement vigilant, d’une part sur le recrutement des participants, d’autre part sur la façon dont elle fonctionnera ». Vent debout aussi, le philosophe Damien le Guay, auteur de Quand l’euthanasie sera là… (Salvator, 2022) : « Il y a là une inconséquence manifeste — pour ne pas dire un “en même temps” tragique quand il s’agit de trancher une question de civilisation. […] De toute évidence, ce sujet demande à ceux qui l’abordent une maturité suffisante pour bien l’envisager, un travail de longue haleine pour en saisir toute la complexité, des visites nombreuses dans les unités de soins palliatifs, des auditions approfondies. Tout cela sera-t-il possible dans le cadre de cette convention ? J’en doute ».

Le consensus par la peur
C’est à se demander si Emmanuel Macron ne verrait pas les conventions citoyennes comme un moyen perlimpinpin pour « construire un consensus », selon son expression. Et quand bien même il existerait, ce consensus… Quand une foule lève le poing, réclamant un nouveau droit ou l’exécution de quelqu’un, le « consensus » assourdissant en ferait-il derechef une revendication juste ? Un « consensus » sur la fin de vie, n’est-ce pas une forme de piège ? Sur un sujet aussi sensible que l’euthanasie, l’unanimité ne peut que relever du mensonge forcé.

Sur ces sujets bioéthiques, on voit bien les rouages à l’œuvre. Ce sont toujours les mêmes ingrédients : faire peur. Ici, laisser croire que la société ne nous laissera qu’une seule alternative : souffrir indéfiniment ou bénéficier d’une euthanasie ou d’un suicide assisté. Endormir l’opinion publique avec une flopée de séries, films, « people » militants, de cas limites et situations douloureuses qui interdisent toute approche nuancée. Saupoudrer de faux slogans, de prétendue dernière liberté à conquérir. Puis rassurer à feu doux : c’est un nouveau droit qui n’enlève rien à personne… (rien ? rien de moins que la vie). Après l’avoir bien préparé, eh bien ! « la société est prête »… Alors, comme l’assumait le Comité d’éthique dans son avis rendu après ce qui peut s’assimiler à une convention citoyenne, à savoir le simulacre des États généraux de la bioéthique, il faut que la « loi intègre le désir de répondre aux demandes de la société »…

En réalité, ce travail souterrain semble préparé de longue date. Or la prise en charge de la fin de vie est un sujet social et humanitaire de premier plan, des progrès sont encore attendus et espérés. Ils devraient être la priorité du prochain gouvernement : par exemple, les moyens alloués aux soins palliatifs, à la formation des soignants, à l’accompagnement de la fin de vie en respectant la personne dans toutes ses dimensions, la loi grand âge à finaliser, la lutte contre la solitude, la promotion d’initiatives solidaires et plus que tout : la prévention du drame du suicide. Ces voies, seul le refus absolu de l’euthanasie peut permettre de les développer pour (sauve)garder à notre société un visage humain.

https://fr.aleteia.org/2022/04/25/la-fin-de-vie-premiere-victime-du-prochain-quinquennat/
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime30.04.22 19:30

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PAULINA DALMAYER : « LA LÉGALISATION DE L’EUTHANASIE VA JUSTE SOULAGER L’ENFER DANS LEQUEL CERTAINES PERSONNES SANS SOLUTION SE TROUVENT »
La journaliste et écrivain Paulina Dalmayer est l’auteur de « Je vous tiendrai la main. Euthanasie travaux pratiques », livre-enquête sur l’euthanasie en Europe, paru en 2015 (Plein Jour). Elle nous explique pourquoi, selon elle, l’euthanasie peut être considérée comme un moindre mal.
Par Tanguy Letty
Publié le 29 avril 2022

© Jean-François Paga – Grasset
Selon vous, l’euthanasie est-elle une bonne solution pour mettre fin à vos jours ?

La première question à se poser, c’est : « de quoi parle-t-on quand on parle d’euthanasie ? » Il y a plusieurs procédés pour exercer ce qu’on appelle une euthanasie. Les résultats des sondages montrent que la majorité des Français souhaite la légalisation. Mais selon quel modèle ? Il est facile de faire des sondages pour faire monter la sauce politique, sans que les sondés sachent de quoi l’on parle exactement. L’euthanasie finira par entrer en vigueur, nous n’y échapperons pas, et c’est tant mieux. Mais doit-on se calquer sur les Belges et laisser cette responsabilité essentiellement aux médecins généralistes ? Ou peut-être choisir le modèle suisse, beaucoup plus libre pour ne pas dire libéral ? On sait qu’il y a eu quelques dérapages en Suisse, où des personnes qui ne remplissaient pas les conditions d’accès à l’euthanasie y ont quand même eu accès en falsifiant quelques documents. Reste aussi la méthode américaine où un médecin prescrit une dose létale et le patient rentre à la maison et se débrouille ? C’est une procédure critiquable, mais il se trouve que quand les gens ont en main une dose létale de médicament, pour la plupart, ils ne l’utilisent pas.

Il faut savoir ce que l’on veut, ce qui n’est pas le cas pour le moment. La France autorise une forme d’euthanasie qui ne dit pas son nom avec la loi Claeys-Leonetti : on peut vous administrer une dose de médicament pour vous soulager. Autrement dit, on vous plonge dans un sommeil très profond pour ne plus vous réveiller. Selon moi, c’est une loi, qui permet aux politiques de ne pas mener de combats et aux médecins de se couvrir sans avoir à vous injecter une dose létale.

Vous parliez de la Belgique, où ce sont les médecins qui s’occupent d’effectuer les euthanasies. Pensez-vous que ça puisse être un acte trop lourd à porter pour les médecins ?

C’est souvent le cas : j’ai mené une enquête pour mon livre, et dans ce cadre j’ai interviewé un généraliste, Yves de Locht, un de ces médecins à l’ancienne qui connaissait très bien ses patients, et qui accomplissait ce geste comme une ultime mission. Accompagner un patient incurable jusqu’au bout et agir pour abréger ses souffrances ne lui faisait pas rompre son serment d’Hippocrate. Au contraire, il estimait que cela fait partie de ses obligations. Il n’y a aucun médecin à qui cela ne coûte rien. Les Belges ont un solide réseau professionnel qui permet aux médecins comme aux infirmiers, à tous ceux qui prennent des décisions en la matière, d’échanger, de se surveiller mutuellement et aussi de se soutenir. Ce n’est pas comme si on tuait à la chaîne, en cédant devant des caprices passagers des patients lassés de vivre. Il faut arrêter avec cette hystérie.

Vous pensez qu’il vaut mieux un système à la belge, où c’est le médecin qui fait le geste, ou bien un système à l’américaine où la personne se donne la mort elle-même ?

Je dirais : pourquoi pas les deux ? Il y a des patients qui sont encadrés depuis de longues années par leur généraliste, et dans ce cas c’est le médecin qui effectuerait le geste. C’est une question qui va se poser pour la majorité d’entre nous, car ce que la médecine sait faire technologiquement parlant, elle le fera, pas toujours dans notre intérêt. Même si l’acharnement thérapeutique est interdit, les vingt dernières années de votre vie se résument à des visites médicales. Vous êtes rafistolé au fur et à mesure de votre vie. Anne-Laure Bloch, une neurologue, a une formule à la fois excellente et terrifiante pour dénoncer une « médecine qui créée du handicap ». Ce qui est vrai. D’abord, il faudrait se demander s’il est souhaitable que nous fassions ce que nous pouvons techniquement faire, au lieu d’examiner les bénéfices à long terme pour le patient. Nous fabriquons des êtres en grande souffrance parce que nous ne savons pas s’empêcher de soigner. Un exemple de mon livre, celui d’une Italienne avec des métastases, un cancer généralisé, à qui on a décidé néanmoins d’enlever une tumeur par une intervention chirurgicale très lourde. Au final, elle a demandé une euthanasie en Suisse. Dans certains cas, il faudrait que les patients aient la possibilité de faire une injonction chez eux avec leurs proches. Mais le problème avec la méthode américaine, c’est que le médicament peut se retrouver dans les mains d’une autre personne que celle à qui elle a été prescrite. C’est compliqué et délicat, car il y a aussi des gens qui se sentent apaisés par le fait de mourir chez eux, donc, je ne vois pas pourquoi on devrait le leur refuser. [...]
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime06.05.22 14:26

27 avril 2022
PARIS : Aide active à mourir, l’ADMD appelle le président à mettre en œuvre cette réforme
Written by Floriane. Posted in INFOS NATIONALES

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Selon le dernier sondage sur l’adhésion des Français à la légalisation de l’aide active à mourir (Ifop – Février 2022), 94% des Français approuvent le recours à l’euthanasie et 89% des Français sont favorables à l’autorisation du suicide assisté.


Des chiffres constants, année après année, qui montrent l’importance que les Français attachent au bien mourir et à leur liberté en fin de vie.

Le président de la République a annoncé qu’à titre personnel il était favorable à la loi belge de dépénalisation de l’euthanasie. Le président de l’ADMD, Jonathan Denis, rappelle en effet que cette loi, votée en 2002, présente un cadre légal strict et qu’une commission de contrôle étudie chaque aide active à mourir pratiquée avec administration d’un produit létal. Il rappelle également que loi française, qui permet une aide passive à mourir (le fameux « laisser mourir »), ne prévoit, elle, aucun organisme de contrôle et de suivi de la sédation jusqu’au décès, laissée au libre arbitre du corps médical, ce qui provoque l’opacité de la pratique.

Le président de la République a aussi annoncé qu’une Convention citoyenne serait réunie sous l’égide du Conseil économique, social et environnemental (CESE), pour étudier le sujet de l’aide active à mourir. A la condition que les citoyens sélectionnés pour cette Convention soient représentatifs de la population globale (et non pas désignés par des organismes partisans), l’ADMD est favorable à cette consultation citoyenne. Le président, Jonathan Denis, le rappelle : « Le CESE, troisième assemblée constitutionnelle de la République, a vocation à débattre de ces grandes questions de société, elle l’a déjà fait par le passé (avril 2018) ; bien plus que le Comité consultatif national d’éthique qui, lorsqu’il se réunissait pour la révision des lois bioéthiques, avait déjà écarté le sujet de l’aide active à mourir :  »La fin de vie ne figurera pas dans la prochaine révision de la loi de bioéthique, bien que ce thème ait suscité de nombreuses discussions dans le cadre des États généraux de la bioéthique, organisés par le Comité consultatif national d’éthique (CCNE). La fin de vie relève de la loi Leonetti-Claeys et non de la loi de bioéthique », selon Le Quotidien du Médecin. »

La loi de liberté qui permettra à chaque Français de rester maître de sa propre fin de vie devra être une loi qui emporte l’adhésion la plus large des Français. Avec un cadre strict et une définition très précise des personnes qui pourront en bénéficier. Cette loi de liberté ne devra pas être une nouvelle loi de consensus, comme celles de 2005 et de 2016 (consensus relatif puisqu’une partie des parlementaires a préféré quitter l’hémicycle au moment du vote). Selon Jonathan Denis, « le consensus, c’est la tiédeur, la mollesse, l’immobilisme et la compromission. »

La France doit abandonner la loi Leonetti, cette exception française qui n’était qu’une impasse dans laquelle aucun autre pays au monde ne s’est égaré.

http://www.presseagence.fr/lettre-economique-politique-paca/2022/04/27/paris-aide-active-a-mourir-ladmd-appelle-le-president-a-mettre-en-oeuvre-cette-reforme/
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime13.05.22 8:48

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DOCTEUR CLAIRE FOURCADE : « DONNER LA MORT NE PEUT PAS ÊTRE UN SOIN »
La SFAP, Société Française d’Accompagnement et de soins Palliatifs, lance une campagne de sensibilisation aux soins en fin de vie. «Osons vivre » s’inscrit en négatif des revendications politiques en faveur de l’euthanasie. À contrecourant des partisans de la mort, l’organisation défend l’accompagnement et les soins palliatifs. Une « philosophie » de la vie à tout prix, du regard et de la solidarité que nous décrit sa présidente, le docteur Claire Fourcade. Contre l’idéologie de la toute-puissance, de la rapidité et de la rentabilité, les médecins en soins palliatifs se mobilisent.
Par Nathan Daligault
Publié le 21 avril 2022

© Romée de Saint Céran pour L'Incorrect
Docteur Fourcade, comment la SFAP soutient-elle aujourd’hui les soins palliatifs en France ? Qui représentez-vous ?

La SFAP est une société savante. Notre objectif est d’augmenter les savoirs, de faire avancer la recherche et la technique. Il y a une société savante dans chaque discipline médicale mais en soins palliatifs nous n’avons pas que des médecins. La SFAP est donc pluridisciplinaire, comme les soins palliatifs. Nous regroupons à peu près dix-mille soignants de soins palliatifs et plus six-mille acteurs bénévoles d’accompagnement. C’est tout à fait original dans le paysage des sociétés savantes. Elle est à la fois dans la recherche de progression des savoirs mais aussi de militer pour le développement des soins palliatifs. Nous sommes donc aussi un mouvement militant.

Vous adressez-vous uniquement au personnel soignant ou tentez-vous aussi de sensibiliser le grand public ?

La SFAP est composée de docteurs en soins palliatifs mais parle au-delà du monde soignant, au grand public. Nous lançons une grande campagne d’information destinée au grand public.

Effectuez-vous un travail d’influence ?

Notre mission consiste aussi en un travail d’information. La SFAP est un acteur de référence au niveau professionnel: le seul représentant officiel en soins palliatifs, et l’interlocuteur des pouvoirs publics en ce qui concerne ces questions. Qu’il s’agisse d’écrire de nouveaux protocoles ou de réfléchir aux politiques de fin de vie.

L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) revendique 71 % de médecins favorables à la légalisation de l’euthanasie ou du suicide médicalement assisté. Quel est l’état de la fracture entre les partisans et les opposants à l’euthanasie au sein du personnel médical ? N’êtes-vous pas minoritaires ?

C’est difficile à estimer. Le seul sondage qu’il y ait eu est un sondage du Conseil de l’Ordre qui a au moins 12 ans. Il montrait surtout que parmi les médecins, plus on est proche de la fin de vie, moins on est favorable à une aide médicale à mourir quelle qu’elle soit. Et plus on est éloigné de la mort, plus on a une position qui se rapproche de celle de la population générale. Un dermatologue ou un médecin de santé publique aura un point de vue assez proche de celui de la population générale. En soins palliatifs c’est tout à fait différent. L’été dernier, après l’épisode de la proposition de loi Falorni en faveur de l’euthanasie, nous avons organisé une grande consultation des acteurs de soins palliatifs. Nous leur avons demandé ce qu’ils pensaient du calendrier législatif sur ce sujet. Et les chiffres que nous avons recueillis sont complètement différents : 96 % des acteurs de soins palliatifs sont opposés à l’euthanasie, dont 98 % des médecins. C’est sans appel. La conclusion est que pour les acteurs de soins palliatifs, donner la mort ne peut pas être un soin. Ce qu’on dit, c’est que l’euthanasie, faite par des soignants, ce sera un « non » catégorique. Il n’y a pas moyen. Le cadre législatif actuel nous permet, à nous soignants en soins palliatifs, d’accompagner correctement nos patients. Nous manquons de moyens, mais le cadre législatif est satisfaisant.

La loi Claeys-Léonetti fait-elle toujours loi à l’hôpital ?

Oui, ce sont les retours que nous avons. Ce qui est difficile c’est que ce sont des sujets très complexes dans la pratique quotidienne et la loi Claeys-Léonetti est mal connue. Il y a une grande méconnaissance par la population en générale : des soignants, des possibilités, des obligations de soulager, de l’interdiction de l’obstination déraisonnable. Beaucoup de patients ne savent pas que tout cela est déjà possible avec la loi actuelle. [...]
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Fin de vie : une réunion publique à Brest sur le droit de mourir dans la dignité
Publié le 15/05/2022 à 18h13
Écrit par Lucie Caillieret
À Brest, samedi 14 mai, plusieurs dizaines de personnes ont assisté à une réunion publique sur la fin de vie.
À Brest, samedi 14 mai, plusieurs dizaines de personnes ont assisté à une réunion publique sur la fin de vie. • © France Télévisions
Brest Finistère Bretagne
À un mois du premier tour des élections législatives, l’Association pour le droit de mourir dans la dignité a lancé, à Brest, une nouvelle semaine de mobilisation, du 14 au 22 mai. L’occasion de rencontrer son président, Jonathan Denis, qui se bat pour une évolution de la loi.

La fin de vie, un sujet qui suscite un débat récurrent en France. L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), créée en 1980, compte à ce jour plus de 75 000 adhérents.

Depuis l'an dernier, Jonathan Denis en est le président. Son engagement pour la fin de vie est lié à une expérience personnelle, celle qu’il a vécue aux côtés de son père, qui souffrait d’un cancer généralisé et avait formulé le souhait de partir.

"Pour lui, les souffrances n’étaient plus supportables (…) Il s’est procuré un médicament sur internet qui devait le faire partir mais les choses ne se sont pas passées de cette manière-là. Il est tombé dans un coma très profond, il a été transporté à l’hôpital en soins intensifs. Il a fallu que je connaisse le bon médecin pour pouvoir accéder à la demande de mon père."

Le médecin a accéléré les choses avec mon papa qui est finalement parti comme il le souhaitait. Mais j'aimerais justement qu'on puisse le faire sans demander à un médecin d'enfreindre la loi ou sans avoir à payer un voyage en Suisse.

Jonathan Denis
Président de l'ADMD

Une euthanasie clandestine
Longtemps, Jonathan Denis a gardé le silence sur cet acte illégal : "J’attendais que ce médecin décède pour que ça ne lui fasse pas du tort. Ce sont des choses qui se font en catimini mais les médecins risquent énormément en acceptant d’accompagner jusqu’au bout leurs patients."

Depuis trois ans désormais, Jonathan Denis témoigne publiquement et se bat pour une nouvelle loi sur la fin de vie, une loi qui encadrerait l'euthanasie et le suicide assisté. "Il faut qu'il y ait ce libre choix en France !"

Jonathan Denis, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité.
Jonathan Denis, président de l'association pour le droit de mourir dans la dignité. • © France Télévisions
En France, la loi Claeys-Leonetti autorise la sédation profonde et continue jusqu'au décès, pour une personne atteinte d'une maladie grave et incurable. "Aujourd'hui, c'est peu pratiqué parce qu’il faut être en période d’agonie, c’est dans les derniers instants de la vie et même la loi ne définit pas ça. Donc il y a effectivement beaucoup à faire pour légaliser l’aide active à mourir et laisser le libre choix à chacun."

Un débat politique
Selon l'association, pour mourir dignement, beaucoup de Français se tournent alors vers des pays voisins comme la Belgique ou la Suisse.

Alors à l’approche des élections législatives, l’ADMD veut se faire entendre, réagissant notamment aux propos du président de la République qui, en mars dernier, s'est dit favorable à une évolution de la loi : "Je me demande pourquoi Emmanuel Macron ferait maintenant, ce qu’il n’a pas fait sous le précédent quinquennat (…) Je veux bien qu'il ait envie d'aller vers le modèle belge avec une convention citoyenne mais j'espère qu'il aura le courage cette fois-ci de faire les choses !"

Des réunions pour informer les citoyens
Ce samedi 14 mai, à la mairie de quartier de l’Europe, à Brest, plusieurs dizaines de personnes sont venues à une réunion publique, animée par Jonathan Denis.

Le président de l'association en a profité pour diffuser des informations, comme sur les directives anticipées que le médecin pourra consulter : "C'est aujourd'hui le seul document qui permet de vous protéger, de dire ce que vous souhaitez ou ce que vous ne souhaitez pas si vous n'êtes plus en état de vous exprimer."

L'ADMD reconnaît une évolution depuis la loi de 2016 : il n'est plus nécessaire de refaire ses directives anticipées tous les trois ans, elles restent valables. Désormais, l'association aimerait qu'il soit possible de consulter les directives anticipées directement sur la carte vitale.
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[Courant d’ère] À la fin des fins
Hervé Hamon Publié par Hervé Hamon le 29 mai 2022 à 06h00
Photo d’illustration.
Photo d’illustration. (Archives François Destoc)
Notre chroniqueur Hervé Hamon donne son point de vue sur le débat sur l’aide médicale à la fin de vie en France et déplore le retard pris sur plusieurs pays européens.
Au XXe siècle, c’était un « truc » rituel que les patrons transmettaient aux internes. Pour aider à mourir humainement les malades en fin de vie, on recourait à un « cocktail lytique », mélange de morphiniques et de tranquillisants. Le décès survenait vite et doucement. Bien sûr, ce n’était écrit nulle part, bien sûr, les proches étaient consultés. Et cela ne causait aucun drame.

Mais nous ne sommes plus au XXe siècle et, désormais, un juge s’est installé dans chaque chambre d’hôpital. Ce qui est assurément légitime. Sauf en la matière. Ce dont témoigne, dans un essai fulgurant, le Dr Denis Labayle (*). Le législateur s’étant empêtré dans des demi-mesures qui ne résolvent rien, nombre de soignants, surveillés par le très conservateur Ordre des médecins, se retrouvent dans des situations intenables – on se souvient d’affaires sanctionnant, ici une infirmière, là un médecin généraliste ou hospitalier.

La loi actuelle, dite Claeys-Leonetti, parle certes d’une « sédation profonde et continue », mais ses restrictions sont telles que le mourant traverse une interminable agonie. Certes, on lui donne de la morphine et un sédatif, mais, nul ne connaît ses douleurs réelles, il meurt lentement et il meurt mal. L’idée est de ne pas être accusé d’avoir aidé l’agonisant à mourir. Depuis 1997, se sont créées des unités de soins palliatifs, ce qui est un réel progrès. Mais, outre que lesdites unités sont trop rares (7 000 lits en 2019 quand on compte 150 000 décès rien que chez les cancéreux), la société qui les gère est contrôlée par un lobby catholique partisan d’une mort « naturelle » dont les deux outils principaux sont la fin de l’hydratation et de l’alimentation. Ce dont maints médecins et malades soulignent la cruauté.

Voilà un an, le député Olivier Falorni a présenté un projet de loi que le Parlement s’apprêtait à voter, mais le débat fut bloqué par une petite minorité multipliant les amendements. La France rejette l’aide médicale à mourir. Le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Autriche, l’Allemagne, la Suisse, la Belgique - depuis 20 ans -, les Pays-Bas, etc., nous ont devancés. Il ne s’agit pas, plaide Denis Labayle, d’imposer à qui que ce soit une procédure. Il s’agit d’accorder à ceux qui le souhaitent – soit 90 % des Français – l’ultime liberté de choisir. Comme toujours, les politiques sont en retard sur la société.


* « Le médecin, la liberté et la mort », Éditions Plon.
https://www.letelegramme.fr/debats/courant-d-ere-a-la-fin-des-fins-29-05-2022-13046059.php
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L’euthanasie en France: que faut-il savoir?
ACTUALITÉS & REVUE DE PRESSEHÔPITAUX
By
Estelle Yelouassi
mai 26, 2022

Depuis plusieurs années, l’euthanasie suscite de nombreuses polémiques entre ses partisans et ses opposants. Introduit par le philosophe anglais Francis Bacon au 16e siècle, le terme euthanasie est le fait de donner la mort pour des raisons médicales, à un patient qui souffre d’une maladie incurable. Cependant, en France comme dans d’autres pays, la pratique de l’euthanasie est interdite. Faisons le point sur l’état de l’euthanasie en France.

Sommaire de l'article
C’est quoi l’euthanasie ?
Euthanasie et suicide médicalement assisté
L’euthanasie est-elle une alternative à l’acharnement thérapeutique ?
Que dit la loi française par rapport à l’euthanasie ?
L’euthanasie vue par l’ADMD
Procédure pour une demande d’euthanasie passive
Informer le patient et ses proches
Consentement du patient
L’euthanasie en France : un débat sans fin
C’est quoi l’euthanasie ?
Le mot « euthanasie » vient des mots grecs « eu » qui signifie ‘’bon’’  et « thanatos » qui veut dire ‘’mort’’. Combiner les deux mots c’est parler d’une “bonne mort”.

L’euthanasie est une pratique médicale qui consiste à mettre un terme à la vie d’un patient, afin d’arrêter ses souffrances. Généralement dans ce cas, le patient serait en phase terminale ou serait en train d’éprouver beaucoup de souffrances ou de douleurs.

On distingue essentiellement deux types d’euthanasie : l’euthanasie active et l’euthanasie passive.

Nous sommes en présence d’une euthanasie active quand on tue le patient par des moyens actifs comme l’injection d’une dose létale de médicament. L’euthanasie active est aussi appelée euthanasie agressive.

L’euthanasie passive quant à elle, est le fait de laisser le patient mourir intentionnellement, en lui retirant le maintien artificiel de la vie. Le retrait par exemple de la sonde d’alimentation ou du ventilateur peut entraîner la mort d’un sujet par euthanasie passive.

Euthanasie et suicide médicalement assisté
Il existe une différence entre l’euthanasie et le suicide médicalement assisté. Le dernier cas est une démarche menant bien évidemment à la mort, mais c’est le patient, lui et lui seul, qui entreprend le processus qui mène à son décès. Néanmoins, il est soutenu et assisté par un médecin. Ce dernier peut lui fournir par exemple un médicament afin que le sujet se tue. Le médecin n’est pas l’acteur principal de la mort du patient.

Certains pays comme la Belgique ont autorisé l’euthanasie. D’autres comme la Suisse ont préféré faire le choix du suicide médicalement assisté.

En France, l’euthanasie n’est pas autorisée. C’est d’ailleurs la loi Leonetti qui cadre cela.

L’euthanasie est-elle une alternative à l’acharnement thérapeutique ?
L’acharnement thérapeutique est un acte déraisonnable, consistant à administrer des soins et traitements de manière disproportionnée à un sujet dans un état désespéré, et sans aucun espoir d’amélioration.

Selon les articles L.1110 et R.4127-37 du Code de la Santé Publique (CSP), les soins apportés aux patients sont considérés comme « inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie ».

L’acharnement thérapeutique est une pratique assez répandue en France. Selon le code déontologique et les défenseurs des droits humains, cette manière de faire est une grave entrave à la dignité du patient.

Il faut reconnaître que la pratique de l’acharnement thérapeutique n’est pas seulement du ressort des médecins. En effet, beaucoup de parents ne supportent pas de laisser mourir leur être cher. C’est pour cela qu’ils demandent de poursuivre les soins, même s’ils sont jugés inutiles.

Dans certains cas où les patients se retrouveraient indubitablement après une opération dans une situation d’acharnement thérapeutique, n’est-il pas mieux de ne rien faire ?

Que dit la loi française par rapport à l’euthanasie ?
L’euthanasie active n’est pas légalisée en France. Le médecin n’a donc pas le droit de tuer le patient, et ce peu importe les raisons ou les complications de la maladie. Le faire, c’est enfreindre à la loi pénale. C’est d’ailleurs pour cela que des lois sont votées pour encadrer l’accompagnement des malades.

En 2005 justement, la loi Leonetti a été votée pour recadrer les choses. Selon cette loi, il faut se concentrer sur les soins palliatifs, afin de soulager les sujets qui sont en phase terminale des traitements médicaux.

Selon cette même loi, si un traitement n’apporte pas de résultats probants, c’est-à-dire qu’il n’améliore pas l’état du patient, ce traitement pourra alors être interrompu ou réduit. Seuls les soins qui participent à la préservation de la dignité du patient sont à privilégier dans ce cas.

En 2016, plus précisément le 2 Février une nouvelle loi est venue compléter la loi Leonetti de 2005 : la loi Claeys-Leonetti. Cette nouvelle loi n’autorise pas bien évidemment l’euthanasie. Elle autorise par contre la sédation profonde et continue jusqu’à la mort du patient. La sédation profonde et continue revient à faire endormir aussi profondément un sujet atteint de maladie grave et incurable, afin de le soulager de ses douleurs.

Selon les deux lois Leonetti et Claeys-Leonetti, l’euthanasie passive peut être appliquée suite à l’accord entre les deux parties prenantes (le médecin et le patient). Cependant, ni l’euthanasie active, ni le suicide médicalement assisté ne peuvent être pratiqués en France.

C’est peut-être à cause de cela que beaucoup de patients désespérés, préfèrent se rendre en Belgique pour avoir une mort par euthanasie.

L’euthanasie vue par l’ADMD
L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité en abrégé ADMD, est une association qui lutte pour la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté. Elle a été créée par l’écrivain Michel Lee Landa et le médecin Pierre Simon, dans les années 1980. La mission principale de l’ADMD est de faire en sorte que chaque Français et chaque Française choisisse les conditions de leur propre fin de vie ; cela conformément à la conception de dignité et de liberté de chaque individu.

Pour y arriver, l’ADMD sensibilise la population française, et mobilise l’état français pour qu’on adopte une loi approuvant la pratique de l’euthanasie, comme c’est le cas en Belgique.

Depuis 2006, L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité œuvre dans les établissements à caractère hospitalier, pour représenter les usagers de santé. Elle organise chaque année des campagnes régionales et nationales, afin de sensibiliser la population sur leurs droits en fin de vie.

Lors du 17e congrès mondial des associations pour le droit de mourir dans la dignité, il a été décrété une journée mondiale. Le 2 novembre a été choisi comme journée mondiale pour le droit de mourir dans la dignité.

Lors des élections présidentielles de 2012, l’ADMS a insisté pour avoir l’avis des candidats sur la question de l’euthanasie. Cela a permis à l’association de promouvoir l’euthanasie auprès de la population française. Ce qui a justement porté ses fruits, du moins partiellement, parce qu’en 2016 la loi Claeys-Leonetti a été adoptée. Même si cette loi n’autorise pas l’euthanasie active, elle permet tout de même celle passive. Pour l’ADMD, c’est déjà une victoire dans la lutte qu’elle mène.

En 2020, l’ADMD a parcouru toute la France pour sensibiliser sur la nécessité d’adoption d’un nouveau projet de loi sur le droit de mourir dans la dignité. Ceci, afin qu’on légalise l’euthanasie active.

Procédure pour une demande d’euthanasie passive
Pour bénéficier de l’euthanasie passive, il faut remplir un formulaire de demande anticipée. Dans ce formulaire, le patient donne son accord à la l’euthanasie passive. Dans le cas où le patient ne dispose pas de toutes ses facultés pour exprimer sa volonté, le médecin peut faire la demande. Cependant, il faut préciser que c’est seulement au cas où le patient ne s’était pas opposé à une telle procédure lors de son état de conscience, que le médecin peut procéder ainsi.

Les démarches qui entrent dans le cadre de la demande d’euthanasie sont encadrées par le code de la santé publique. L’arrêt de traitement ou même le recours à la sédation doivent se faire selon une approche médicalement encadrée, résultant d’une décision collégiale.

Informer le patient et ses proches
L’article R.4127-35 stipule que le médecin a l’obligation d’informer le sujet sur son état. Il doit aussi l’informer sur les soins qu’il lui administre. Toutefois, le patient peut décider de ne pas être informé sur son état de santé. Dans ce cas, le médecin est tenu de respecter le choix du patient. Mais si le sujet présente des risques de contamination pour son entourage, le médecin doit obligatoirement l’en informer.

Si le patient a un pronostic fatal, mais désire cacher son état à ses proches, son vœu doit être exaucé. Néanmoins dans ce cas de figure, le médecin est amené à conseiller le patient afin qu’il informe un membre de sa famille ou une personne de confiance. Ce dernier pourra prendre des décisions à sa place, au cas où le patient ne pourra plus exprimer ses volontés, c’est-à-dire en cas d’inconscience.

Consentement du patient
Il est clairement dit dans l’article R.4127-36, qu’aucun traitement ne peut être administré au patient sans son consentement. Si le patient s’y oppose, le médecin est tenu de respecter son choix. Pour le patient qui n’est pas apte à s’exprimer, le membre de la famille ou la personne de confiance préalablement choisie doit être informé. Il pourra ainsi donner son consentement, sauf en cas d’urgence.

L’euthanasie en France : un débat sans fin
Jusqu’à la date d’aujourd’hui, les débats sur l’euthanasie continuent de plus belles. On peut même être tenté de dire que le débat n’est plus seulement médical mais aussi politique et social. Les arguments des partisans et des opposants de l’euthanasie sont différents les uns des autres.

Voici quelques arguments avancés par les défenseurs de l’euthanasie

La vie est personnelle et le patient a le droit de choisir quand et comment il doit mourir ;
Appliquer l’euthanasie c’est éviter des souffrances atroces inutiles ;
Autoriser l’euthanasie permettra de mettre un terme à sa pratique clandestine ;
Le terme de dignité est subjectif et bien que l’article 16 du code civil ait mis un point d’honneur sur la nécessité de non-atteinte à la dignité de toute personne, le patient a le droit de décider du moment où cette dignité n’en vaut plus la peine. Il ne peut pas forcément s’infliger des souffrances au nom d’une dignité quelconque.
Les personnes qui sont contre la légalisation de l’euthanasie ne voient pas les choses de la même manière. Leurs arguments s’opposent littéralement à ceux avancés par leurs collègues partisans.

Les médecins ont prêté serment pour protéger la vie humaine et ne jamais provoquer la mort d’un individu de manière délibérée ;
Les personnes qui souhaitent bénéficier de l’euthanasie veulent juste réduire les dépenses relatifs aux soins et aux traitements qu’ils reçoivent ;
Recourir à l’euthanasie c’est opter pour la facilité, c’est remplacer la mort naturelle par une mort dite moins douloureuse ;
L’euthanasie peut comporter des risques irréversibles. Si un patient se fait diagnostiquer par exemple une maladie incurable par erreur et qu’il demande l’euthanasie, il risque de « mourir gratuitement » ;
Les soins palliatifs sont largement suffisants et peuvent aider les patients à aller mieux ;
La vie est trop chère pour qu’on l’arrête aussi brusquement.
On peut dire le débat sur l’euthanasie n’est pas prêt de finir, vu la divergence des idées. Vivement que la population française soit située sur cette pratique.

https://www.informationhospitaliere.com/leuthanasie-en-france-que-faut-il-savoir
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Fin de vie : "C'est notre corps, notre choix", à Bastia, une conférence-débat sur le droit à mourir dans la dignité
Publié le 29/05/2022 à 19h22
Écrit par Axelle Bouschon
Robert Cohen, délégué régional de l'ADMD.
Robert Cohen, délégué régional de l'ADMD. • © Axelle Bouschon / FTV
Corse ViaStella
À l’approche des élections législatives, l'association pour le droit à mourir dans la dignité organisait une réunion d'information, ce samedi 28 mai à Bastia. Un rendez-vous visant à faire le point sur la législation actuelle, et étudier de possibles évolutions sur la question.

Une occasion de faire le point sur la loi en vigueur et débattre de possibles avancées. L'ADMD, l'association pour le droit à mourir dans la dignité, a tenu hier, samedi 28 mai, une réunion d'information annuelle à l'hôtel Best Western de Bastia. Un rendez-vous particulièrement attendu par les adhérents qui se sont déplacés après trois années blanches, faute à la pandémie de Covid-19.

"On n'est pas très nombreux" - une petite quinzaine -, entame Robert Cohen, délégué régional de l'association. "C'est dommage, mais c'est comme ça." L'ADMD, rappelle-t-il, c'est plus de 75.700 adhérents en France, 130 délégations régionales, et 300 membres en Corse, "même si on a parfois du mal à trouver des volontaires pour distribuer des tracts sur les marchés", plaisante-t-il.

Euthanasie active, passive, ou suicide assisté
Créée en 1980, l'association se bat pour "permettre à chacun de choisir les conditions de sa propre fin de vie", et veut au-delà être "une vitrine des Français favorables" à une évolution de la législation en vigueur. Promulguée en février 2016, la loi Claeys-Leonetti consacre le droit de chaque personne atteinte d'une infection grave et incurable à demander une sédation profonde et continue jusqu'à son décès. Une euthanasie "passive", qui consiste concrètement à ne plus hydrater ni nourrir le patient, tout en lui procurant des analgésiques pour réduire sa douleur.

Une mesure qui ne va pas assez loin pour Robert Cohen. Lui n'est pas favorable à l'euthanasie "active" - aujourd'hui interdite en France, et qui vise à donner intentionnellement la mort à un patient par l'administration d'un produit létal -, qu'il juge "trop complexe", mais appelle plutôt à la mise en application du droit au "suicide assisté". "On vous donne un produit létal, plutôt que de vous l'administrer, et c'est à vous de l'avaler ou de le prendre en piqûre. C'est votre décision, votre action."

Une proposition qui reçoit le soutien unanime des participants à la réunion, à divers degrés : les oui enthousiastes se chevauchent avec des acquiescements plus prudents. "À partir du moment où c'est un choix, je suis pour", souffle une femme. "Il faut quand même bien prendre en compte tous les paramètres", glisse une autre.

L'interruption volontaire de vieillesse
À la question du suicide assisté succède un autre concept : l'interruption volontaire de vieillesse. Robert Cohen rappelle dans ce cadre l'exemple de Jacqueline Jencquel, militante ADMD, qui s'est donné la mort en mars de cette année. Âgée de 78 ans, elle était pourtant en parfaite santé, mais avait témoigné dans plusieurs médias de sa peur de vieillir, de souffrir, d'être dépendante, de finir ses jours dans un Ehpad, qualifiant la vieillesse de "maladie incurable".

"Qu'en pensez-vous ?", interroge Robert Cohen. "Mais après, ça veut dire que si on en a marre, on peut décider d'en finir même à 50 ans ?" s'inquiète une femme. "C'est notre corps, notre choix", tranche un homme, qui compare l'IVV -  interruption volontaire de vieillesse - à l'IVG - interruption volontaire de grossesse -. "On doit être les seuls à pouvoir décider", insiste une autre participante.

"Moi, c'est quand même la question de l'état de santé qui prime, lui répond une femme. Si on est malade, oui, mais si ce n'est pas le cas, c'est plus difficile..." "Je ne suis pas d'accord, lui retorque-t-on en fond de salle. Je pense que si on souffre et qu'on a fait son choix, on doit pouvoir partir, quelles que soient nos raisons, même à 20,30 ans. Certaines personnes le font par eux-mêmes aujourd'hui, au risque de se manquer et de terminer avec de lourdes pathologies... Je connais quelqu'un dans cette situation."

Je pense que si on souffre et qu'on a fait son choix, on doit pouvoir partir, quelles que soient nos raisons, même à 20,30 ans.

Autre point abordé par le délégué régional de l'ADMD : l'importance de remplir ses directives anticipées, qui définissent les souhaits concernant sa fin de vie, dans le cas où la personne ne serait plus en mesure au moment venu d'exprimer ses volontés. "Il faut les faire, insiste Robert Cohen. Car si vous les faites, on peut en tenir compte, mais si vous ne les faites pas, vous pouvez être sûrs qu'on ne le fera pas."

Plus encore, renchérit-il, "il ne faut pas attendre 80 ans mais les remplir dès 20 ans. On n'est jamais à l'abri d'un drame..." Des circulaires qu'il conseille ensuite de donner à son médecin, à une personne de confiance, et à l'ADMD, pour plus de sécurité.


89% des Français favorables au suicide assisté pour les patients atteints de maladies "insupportables et incurables"
Selon un sondage Ifop daté d'avril 2021, 93% des Français considèrent que la loi française devrait autoriser les médecins à mettre fin, sans souffrance, à la vie de des personnes atteintes de maladies insupportables et incurables si elles le demandent. Un chiffre stable comparé à une précédente étude datant de 2017.

89% des Français se disent favorables au suicide assisté pour les personnes souffrant de maladies "insupportables et incurables". Un intérêt de la population qui ne s'est que trop peu traduit par des décisions et réflexions politiques, estime Robert Cohen.

Comme disait un certain Clémenceau, quand on veut enterrer un sujet, on créé une commission.

Robert Cohen, délégué régional de l'ADMD
Après une première mandature d'Emmanuel Macron à la présidence jugée décevante, les militants de l'ADMD espèrent désormais des propositions fortes dans les cinq années à venir. Sans trop y croire pour autant : "Le Président a dit avant l'élection qu'il ferait une convention citoyenne sur le sujet. Comme disait un certain Clémenceau, quand on veut enterrer un sujet, on créé une commission", souffle Robert Cohen.

Source d'espoir néanmoins pour les participants : la nomination de Brigitte Bourguignon, militante dans le passé pour une "exception d'euthanasie", au ministère de la Santé. Sous réserve que la ministre conserve son poste une fois passées les législatives : "On sait qu'avec les élections, certains vont sans douter sauter".

Le délégué régional de l'ADMD entend en l'attente solliciter l'ensemble des candidats corses à la députation sur la question de la fin de vie. "En espérant qu'ils s'y montrent sensibles, ou détaillent au moins correctement leur point de vue."
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.06.22 15:55

JIM.fr
Publié le 24/05/2022
Brigitte Bourguignon sera-t-elle la ministre de l’euthanasie et du suicide assisté ?

Paris, le mardi 24 mai 2022 - Pendant sa campagne, Emmanuel Macron s'est engagé à organiser une convention citoyenne sur la fin de vie et l'euthanasie. Cette convention serait chargée de trancher la question de l’euthanasie en France. Au cours d’un déplacement en Charente-Maritime le Président avait même déclaré être favorable au modèle Belge. Dans ce contexte, la nomination de Brigitte Bourguignon à l’avenue de Ségur inquiète certains professionnels des soins palliatifs et les opposants à l’euthanasie.

Brigitte Bourguignon avait en effet été un soutien et une proche de Marie Humbert, figure de la lutte pour la légalisation de l'euthanasie qui avait aidé son fils Vincent à mourir.

En septembre 2017, Brigitte Bourguignon avait déposé avec Jean-Louis Touraine une proposition de loi visant à légaliser « l’assistance médicalisée active à mourir ».

Le texte (qui n’a pas été adopté) prévoyait que « toute personne majeure et capable, en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une douleur physique ou une souffrance psychique insupportable, peut demander, dans les conditions prévues au présent titre, à bénéficier d’une assistance médicalisée active à mourir ».

Des soins palliatifs avant toute chose ?
Brigitte Bourguignon estimait aussi en 2018 que « d’un point de vue législatif, (…) il ne manque pas grand-chose. On a déjà accepté la sédation totale mais certains cas peuvent demander une aide plus active ».

Notons qu’a contrario, Damien Abad, actuel ministre de l’autonomie et ancien président du groupe Les Républicains à l’Assemblée, a signé à plusieurs reprises des textes en faveur du développement des soins palliatifs.

Concernant les projets de Convention citoyenne sur la fin de vie, la SFAP (Société Française de Soins et d'Accompagnement palliatif) a fait part à la nouvelle ministre de sa disponibilité pour travailler avec le Gouvernement.

Mais pour ces médecins, il faudra avant toute chose que ces discussions aboutissent à ce que tous les patients puissent bénéficier « des mêmes chances, y compris pour la prise en charge palliative et le soulagement des souffrances en fin de vie. L’égalité d’accès et la lutte contre toutes les pertes de chance doivent être nos priorités absolues au cours des prochains mois » estime le Dr Claire Fourcade, Présidente de la SFAP.

Gabriel Poteau
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime02.06.22 16:00

Admin a écrit:
RAPPEL :

https://www.handichrist.net/t1175-janvier-2011-fin-de-vie-echec-d-une-loi


"toute personne majeure en phase avancée ou terminale d'une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander dans des conditions précises et strictes à bénéficier d'une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité" (proposition 21 de François Hollande... ... ).
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime04.06.22 10:35

Euthanasie : un médecin témoigne et raconte le «soin final»
«L’euthanasie est un soin comme un autre, à la différence que c’est un soin final» : le médecin belge Marc Decroly a accompagné plus d’une centaine de patients jusqu’au terme de leur vie comme le permet depuis vingt ans la loi en Belgique.

BELGIUM-HEALTH-MEDICINE-EUTHANASIA
Image auteur par défaut
AFP
Publié: 24 Mai 2022 à 14h17
Temps de lecture: 4 min
Partage :

Ce généraliste de 58 ans pratique les euthanasies à domicile : «  Personne ne peut s’opposer au désir du patient » si les conditions de la loi sont respectées. La demande doit être «  volontaire, réfléchie, répétée », «  sans pression extérieure », selon le texte promulgué le 28 mai 2002 qui a dépénalisé l’euthanasie, deux mois après les Pays-Bas, et qui ne fait plus débat. Une manifestation d’opposants à Bruxelles fin avril n’a rassemblé que 350 personnes.

Le patient doit souffrir d’une pathologie incurable et faire état d’« une souffrance physique ou psychique constante et insupportable qui ne peut être apaisée ».

En 2021, 2 700 euthanasies ont été déclarées en Belgique (2,4 % du nombre total de décès), en majorité pour des patients âgés de 60 à 89 ans et dans 84 % des cas le décès était attendu à « brève échéance », selon la Commission fédérale de contrôle. Quarante-neuf concernaient des non-résidents, dont 40 Français. Plus de la moitié (54 %) a eu lieu à domicile.

« Le geste euthanasique n’est jamais facile mais c’est l’aboutissement de tout un cheminement que l’on fait avec le patient, sa famille, c’est une manière de clôturer quelque chose dans le soulagement », raconte le médecin rencontré à son cabinet d’Uccle, une commune bruxelloise.

« Riche humainement »
Ce moment très particulier entre le patient et ses proches l’est aussi pour le médecin. «  C’est extrêmement riche humainement. Nous percevons toutes ces émotions, elles nous font grandir, elles nous font avancer, on devient un peu meilleur, enfin j’espère », confie dans un sourire songeur Marc Decroly.

«  Au-delà de trois euthanasies par mois, cela devient dur », ajoute-t-il, se disant «  marqué » par toutes celles qu’il a effectuées, toujours après un deuxième avis de confrère.

Également urgentiste à l’hôpital, il ne voit aucune contradiction entre le fait de sauver des vies et d’y mettre fin. «  Au contraire ça fait partie d’un tout. Je pense que la personne qu’on va euthanasier n’est pas plus ou moins importante que celle qu’on va sauver. On se trouve simplement dans des situations différentes », explique le médecin, mélange de calme et de solidité.

Pour cet arrière-petit-fils du pédagogue Ovide Decroly, la loi belge est «  une très bonne loi », qui ne laissera pas le patient seul après un premier refus.

Écoute et confiance
«  Si un médecin dit non, le processus ne s’arrête pas, il peut être transposé auprès d’autres personnes qui peuvent voir la situation autrement », explique-t-il.

Marc Decroly a lui-même déjà refusé de passer à l’acte et cite l’exemple d’un grand-père au stade terminal de cancer dont la demande émanait de la famille. «  Il ne souffrait pas. Il m’a parlé de sa petite fille qui allait venir le voir et des fleurs du jardin. Il n’avait pas envie de mourir. Il est décédé naturellement ». Le plus important c’est de «  rester à l’écoute de son patient ».

Lorsqu’il arrive à domicile pour pratiquer une euthanasie, toujours en fin d’après-midi ou en début de soirée, il parle à nouveau avec le malade de sa décision.

«  Si on a besoin de deux heures pour discuter, ça prendra deux heures. Je le répète à chaque fois, si ce n’est pas le bon jour c’est vous qui décidez. Ce n’est pas parce que vous m’avez fait déplacer que je dois absolument pratiquer l’euthanasie ».

«  Le patient quand il arrive chez le médecin il nous confie sa vie. Là, il veut que ce passage de vie à trépas se passe bien pour lui et pour ceux qui sont autour ».

L’acte se déroule en deux temps après la pose de la perfusion : d’abord les produits d’endormissement, puis les substances létales. « On n’est pas obligé de mourir dans son lit, on peut mourir dans son meilleur fauteuil, là où on a envie de mourir ».

Et puis il y a l’après : parler avec les proches, appeler les pompes funèbres. «  Il y a beaucoup de choses qui s’expriment. Moi, cela me permet de remercier la famille pour la confiance qu’elle m’a témoignée ».
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Débat sur la fin de vie : « On n’ose pas condamner l’assistance au suicide mais on l’empêche »
L’avocat angevin Antoine Barret a obtenu, lundi, devant le tribunal correctionnel d’Angers, la relaxe de son client dans une affaire qui relève du débat sur la fin de vie et sur l’assistance au suicide. Une première, qu’il espère voir ouvrir la voie à d’autres relaxes.

L’avocat du vétérinaire jugé pour avoir fourni les moyens de se tuer à un ami malade, Me Antoine Barret, a obtenu la relaxe de son client.
L’avocat du vétérinaire jugé pour avoir fourni les moyens de se tuer à un ami malade, Me Antoine Barret, a obtenu la relaxe de son client. | DR
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Le Courrier de l'Ouest Margot HAIRON
Publié le 06/05/2022 à 20h12
La décision est inédite. Un vétérinaire, poursuivi pour avoir créé de fausses ordonnances pour se procurer des produits euthanasiants, a été relaxé. Les faits qui lui étaient reprochés soulevaient un éminent débat : l’aide au suicide. Il avait fourni ces produits à un ami, âgé de 59 ans, atteint de la maladie de Charcot, une pathologie neurodégénérative grave et douloureuse. Ce dernier s’était donné la mort, seul chez lui, à Angers, en mai 2019.

Si l’aide au suicide n’est pas réprimée par le droit pénal, ce sont les moyens fournis qui le sont. Il y a une hypocrisie législative. On n’ose pas condamner l’assistance au suicide mais on l’empêche de manière indirecte. Ce n’est pas à la hauteur d’un...
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime09.06.22 12:05

Atlantico.fr
SOCIÉTÉ
8 juin 2022
La grande réforme de société d’Emmanuel Macron pour son second mandat pourrait être la reconnaissance du « droit de mourir dans la dignité ».
La grande réforme de société d’Emmanuel Macron pour son second mandat pourrait être la reconnaissance du « droit de mourir dans la dignité ».©STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
RÉFORMES
Euthanasie : l’autre acharnement macronien, avec une feuille de route hollando-macronnienne qui vient de loin!
Emmanuel Macron propose une convention citoyenne et se dit favorable au modèle belge sur la question de l'euthanasie. Le chef de l'Etat veut faire de la fin de vie la grande réforme de société de son quinquennat.

Roger Vernière

Euthanasie : l’autre acharnement macronien, avec une feuille de route hollando-macronnienne qui vient de loin!
avec Roger Vernière
C’est bien connu, les défenseurs de l’euthanasie, sous entendupour motif « éthique » alors qu’elle n’est qu’un but inavoué de régulation des Ehap et de l’assurance-vieillesse, entonnent enboucle le refrain de l’acharnement thérapeutique (d’ailleurs fini depuis belle lurette dans les hôpitaux) pour faire avancer leurs points. Sauf qu’il y a un autre acharnement, bien réel,que ces « philanthropes »  font subir aux Français, c’est leur acharnement à imposer leur loi personnelle sur ce sujet.

De propositions de loi (« PPL », nom pris par une initiative de parlementaires) en colloques, de questions au Parlement en sondages plus ou moins orchestrés juste après un « fait divers », ils avancent, comme la tortue, mais sûre d’arriver comme le lièvre. De vrais euthanamaniaques (néologismeformé de « euthanasie » et « maniaque »).

Ce qu’on sait moins c’est qu’alors que va commencer la prochaine Législature, l’euthanasie sera sur la liste des lois à adopter « démocratiquement » par la nouvelle Majorité présidentielle. Et ce n’est pas une opération stratégique montée de la veille par des amateurs mais une feuille de route hollando-macronnienne qui vient de loin, conçue comme des « pro » (qui veut la fin veut les moyens)!

Lorsqu’on dit  « Majorité présidentielle », expression qui désignait -autrefois- les forces politiques ayant ouvertement appelée à voter pour le candidat à la Présidence de la République élu au 2ème tour, on ne croit pas si bien dire d’y inclure …Mélenchon et ses Insoumis, ayant urbi et orbi appelé à voter Macron au deuxième tour.  Insoumis à Macron (à voir, selon le jeu de rôle) mais bel et bien soumis à la même doxa euthanasique.

Donc cette loi sera votée comme une lettre  la poste par la Majorité LREM (devenue Ensembles !) plus les Insoumis, élargis, devenus les NUPES. Rarement même loi sera votée à ce point dans un fauteuil, presque à l’unanimité. Si Damien Abad, rallié à la soupe Macronnienne, était resté patron des députés LR, on peut même subodorer que ce dernier , très « ambigu- euthanamaniaque », aurait fait basculer nombre de ses collègues au nom de l’opposition « constructive »…

Dans cette feuille de route, un nom est couché sur la ligne « exécutante ». C’est la bonne petite soldate de la mère des batailles de l’euthanasie, Brigitte Bourguignon, nouvelle ministre « santé », choisie spécialement pour avoir cosigné la PPL de l’inénarrable Macroniste Jean-Louis Tourraine, nº 185 (2017) portant sur la fin de vie dans la dignité.

Ce qu’on sait moins c’est que cette feuille de route euthanamaniaque de Macron s’est préparée de longue date.

Discrètement ?  

Oui et non, chacun sait que l’obsession euthanamaniaque est une vieille lune préparée dans les arrières loges, aux délibérations tenue secrètes, des cercles maçonniques, mais ce qu’on sait moins c’est qu’à un moment toutes ces« complots » de dîners en ville, de visiteurs du soirs ou de motions de convents maçonniques, sortent au jour pour atterrir dans les institutions  républicaines. Sauf que cela sort à bas bruit.

C’est qu’une telle évolutions sociétale demandent quand même une machine de préparation de longue haleine. Y rallier des élus, y infiltrer les médias, y préparer l’opinion, en expertiser le vecteur juridique, pour, un jour, que le fruit soit mûr et tombe tout seul de l’arbre.

En matière de préparatifs, Macron est un homme qui voit loin, et sait mettre la technocratie au service de l’efficacité de ses idées. Souvent, déjà, depuis son bureau de secrétaire général adjoint de l’Elysée, quand il était sous Hollande aux avant-goûts, il préparait déjà le coup suivant.

Pour cela, pour hâter le job, on n’hésite pas à instrumentaliser les institutions de la République. En l’occurrence (« En l’espèce » disent les juges), le Conseil d’Etat.

Tout projet de loi doit selon la Constitution être soumis à l’avis du Conseil d’Etat, noble institution réputée neutre, « uniquement » préoccupée du Droit. Par « projet de loi », il faut entendre projet délibéré en Conseil des ministres. L’avis préalable est rendu public (depuis une habitude sousHollande). Il se trouve alors sur le site des Assemblées, avant que démarre le marathon parlementaire (qui, sous Macron, s’est beaucoup raccourci). Mais voilà, cette étape reste délicate. Et si le Conseil d’Etat émet telle ou telle critique, sur un tel sujet les opposants de tout poil peuvent s’en saisir. Cela peut faire dérailler un projet auquel certaines forces tiennent tant, après l’humiliation des Belges qui ont pris de l’avance sur les « progressistes » français. Il faut donc jouer gagnant à 100%. Il faut « tout border ». Et d’abord l’avis juridique du Conseil d’Etat, prémices de celui, un jour, du Conseil constitutionnel…

Commet s’y prendre ?

Les stratèges ont profité d’une réforme constitutionnelle de2008, qui a permis que le Conseil d’Etat soit sollicité par le président d’une assemblée parlementaire pour exprimer un avis sur une PPL. Ainsi, grâce à cette saisine peu pratiqué, un auteur ou groupe de signataires  de PPL s’offrent, bigre, la consultation juridique gratuite des plus hauts juristes de la République ! Surtout, les « sages » du Palais royal peuvent à bas bruit corriger telles ou telles imperfections du texte soumis sans que, sous les feux de l’actualité comme avec un projet de loi du Gouvernement, cela ne prenne de manière visible des proportions politiquement gênantes ou un tour plus polémique. Enfin, tout le travail ayant été fait, soit il suffira de présenterau vote la PPL avec quelques ajustements recommandés par le Conseil d’Etat, et sa bénédiction, soit de s’en inspirer largement  avec cette fois un vrai projet de loi du Gouvernement avec l’assurance que l’étape  délicate du Conseil d’Eta sera enjambée comme un simple caniveau. Le Conseil d’Etat reprendra son précédent rapport sans se déjuger.

On prévoit donc de faire adresser au Conseil d’Etat , dès Hollande élu, cinq propositions de loi qui attendent au frigo (à la morgue ?) au Sénat, toutes relatives à la fin de vie et à l’assistance médicalisée pour mourir ayant pour objet de compléter le code de la santé publique et la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005 dite loi Leonetti, pour aller un cran plus loin.

Ce ne sont pas les premières ni les dernières PPL mais les « progressistes » les tiennent alors sous la main ! C’est Jean-Pierre Bel, président socialiste du Sénat, qui s’y emploie par une lettre au vice-président du Conseil d’Etat, du 26 novembre 2012. On ne traine pas, dès fois qu’une fenêtre de tir s’offrira sous ce quinquennat ? On sait attendre aussi pour le coup d’après. En matière sociétale, ce qui compte chez les « progressistes » n’est pas d’être pressé, mais d’arriver « à point ». Jean-Pierre Bel est en service commandé, institution oblige, militant bien connu de l’euthanasie. Cette décision d’instrumenter le Conseil d’Etat est forcément concertée à haut niveau . Le secrétaire général adjoint de l’Elysée ne l’ignore, s’il n’est à la manœuvre ?

Jean-Pierre Bel saisit donc de cinq PPL pro-euthanasie le Conseil d’Etat, dans une grande indifférence des médias qui ne l’apprennent sûrement pas. Il s’agit des cinq PPL suivantes :

- La PPL n°312 (2011-2012) de Jean-Pierre GODEFROY, ancien sénateur de la Manche, membre du Groupe socialiste et républicain, élu en 2001,     réélu en 2011,  qui finit son mandat en 2017 et ne se représentera pas.Des cosignataires du PS, la liste est longue. On y trouve, entre autres, François REBSAMEN en n°2, soutien indéfectible de Macron. Hasard.
« Enragé » du sociétal, ouvrier chaudronnier sans compétence bioéthique, il est l’auteur d’une PPL n°43 (2016-2017) modifiant l'article L. 2141-2 du code de la santé publique relatif à l'assistance médicale à la procréation, son leitmotiv euthanamaniaque sera resservi comme plat échauffé, en 2014 ,avec sa nouvelle PPL n°207 (2014-2015).

- La PPL Gaétan Gorce, n°686 (2012) , membre du Groupe socialiste et républicain, sénateur de 2011 à 2017, rallié à Macron.
- La PPL Roland COURTEAU, n°586 (2011-2012), instituteur, élu depuis 1980  jusqu’en 2014, fin de mandat en 2020, membre du Groupe socialiste et républicain, faisant cavalier seul, rallié  à Macron qui le cajole en retour.
- La PPL  Jacques Mézard, Jean-Michel Baylet et autres, n°735 (2011), dont le tête de file, membre du Groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen, devenu ministre de Macron (hasard) ,  est ensuite opportunément nommé au Conseil constitutionnel le 22 février 2019 par le Président de la République, histoire de surveiller en toute « impartialité » les recours contre unefuture loi !
- La PPL Alain Fouché, n°623 (2011), membre Groupe Les Indépendants - République et Territoires, faire-valoir « du centre-droit » de l’opération, élu de 2002 à 2020, qui, avec sa PPL est embarqué dans le complot ourdi par Macron, pour faire bonne mesure d’un sujet « consensuel» et « trans ».
A cette époque, l’Assemblée nationale avait aussi sans ses tiroirs la PPL n° 228 défendue par M. R-G Schwartzenberg et autres, ( 2012), signée entre autres des anciens ministres de Macron, Mme Annick GIRARDIN, et Joël GIRAUD. Autre hasard. Mais le Sénat reste seul à la manœuvre tactique, jouissant souvent de l’image des « Sages » du Parlement, moins dans la polémique et davantage sous les radars.

Le Conseil d’Etat statuera d’ailleurs dans le plus grand calme, loin de l’agitation ou de l’attente des médias. Il est alors présidé par Jean-Marc Sauvé, le futur sauveur de la Conférence des évêques de France. Leur conseiller juridique sur les crimes pédophiles du clergé le sera-t-il sur le « droit » à l’euthanasie des  évêques, comme « modérateur » ? Car c’est sous son mandat qu’un avis est rendu le 7 février 2013. A la différence des projets de loi du Gouvernement, il n’a pas à être rendu public par le Conseil d’Etat  et, curieusement, le site du Sénat ne joue pas la transparence non plus de mettre en ligne.Ce qui aurait été possible.

Gageons qu’il n’offre de toute façon aucune critique gênante, mais nourrit plutôt les euthanamaniaques sur le feu vert d’avancer et ce pour deux raisons.

« Choisis le rapporteur et tu auras le rapport qui te convient » est une règle d’or des Pouvoirs. Pour faire plaisir au Sénat de majorité hollandiste (ou prodigieux hasard ?), le Conseil d’Etat choisit deux rapporteurs pour examiner de A à Z les cinq sensibles PPL, le  Conseiller d’Etat Jean-Francois STASSE assisté du maître des requêtes (à l’époque, depuis lors Conseiller d’Etat) Jérôme MARCHAND-ARVIER.

Le premier (à la retraite depuis), haut-fonctionnaire, n’a pas fait que sa carrière au Conseil d’Etat.  Ancien directeur général de la « Très Grande Bibliothèque », il surtout été nommé au poste clé de  directeur général de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (APHP) en septembre 1989, par le Pouvoir socialiste, auprès duquel il a servi comme membre du Cabinet de François Mitterrand de 1981 à 194. Il fait donc partie de ce qu’on appelle au Conseil d’Etat la « gauche sanitaire », par double allusion à son orientation politique à peine dissimulée et de son occupation des plus hauts postes de la politique de Santé publique. Sur la fin de vie, il doit avoir son opinion préconçue, comme juriste et comme ex gestionnaire de l’APHP, puisque la « Commission Didier Sicard », nommé par Hollande en 2012 pour réfléchir sur « Penser solidairement la fin de vie », le repère comme expert et l’auditionne.

Le second, haut-fonctionnaire membre du Conseil d’Etat, est l’archétype de la haute technostructure qui mange aux râteliersdu Pouvoir, puisqu’il sera directeur de cabinet adjoint de Xavier Bertrand, sous Sarkozy. Un ministre « plutôt réservé » , formulation qui chez les politiques  signifie « prêt à évoluer selon le vent ». Son ancien collaborateur en tous les cas franchit le Rubicon. Repéré par le rapport, qui sait ?, il devient, en tous les cas, l’efficace directeur de cabinet d’Olivier VERAN, l’ancien ministre Santé de Macron, sonbras armé de la politique coercitive « anti-covid » et « antivax » aussi. Commue quoi il n’y a jamais de hasard. Il aura au moins, ultérieurement à son co-rapport du Conseil d’Etat, servi un euthanamaniaque assumé en la personne d’Olivier Veran, qui en veut sûrement à cette maudite Covidd’avoir cassé, qui sait ?, l’agenda caché « Euthanasie » qui aurait dû sortir lors de cette législature finissante. Mais voilà, la feuille de route a été gâchée, et le gouvernement, refilant à Olivier Véran d’assumer de battre en retraite, a remis à l’après covid ce sujet brûlant.

En tous les cas, qu’on se rassure, avec son ministre, le haut-fonctionnaire n’a pas dû se trouver beaucoup de divergences sur le fond du sujet.

Car l’essentiel est certainement dans la conclusion, qu’on présume favorable du Conseil d’Etat. Et pour cette raison de fond, imparable chez les juristes du Palais royal, c’est qu’aucune norme de la Constitution ou d’un Traité international ne s’y oppose, donc le Législateur a la main libre, sous réserve des micro détails dits de légistique (art de rédaction). C’est, comme ils disent, de son « domaine de compétence ». CQFD.

Ne reste plus qu’à exécuter les dernières lignes de la feuille de route de Macron. C’est pour bientôt.
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THIBAUT SOUPERBIE · SOCIÉTÉ · UNE
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Cahors : La fin de vie, la MGEN en parle

L’évolution de la loi était au coeur des débats.
« Acteur du progrès social, la mutuelle MGEN a depuis toujours promu le vivre ensemble, la solidarité et la conquête de nouveaux droits sociaux ». Cette année, elle s’engage sur le sujet de la fin de vie. Ainsi le 9 juin dernier, plus de 300 espaces de connexions à une visio-conférence ont permis à plus de 500 adhérents de Midi-Pyrénées de bénéficier de l’expertise de Pierre Juston, Doctorant en droit public et administrateur National de l’ADMD (Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité). L’évolution de la loi depuis plus de 25 ans et notamment la loi Claeys-Léonetti de 2016. La loi française autorise la fin des traitements et la sédation. Elle condamne euthanasie et assistance au suicide. Les 30 adhérents MGEN réunis à Cahors ont ensuite exprimé leurs souhaits quant à l’évolution de la loi avec le président de la MGEN du Lot, Bernard Costes. Ainsi, ils voudraient que la MGEN milite pour une liberté de choisir sa fin de vie en légalisant l’aide active à mourir. Les participants ont souligné l’importance de rédiger des directives anticipées. Ils ont aussi souhaité voir les moyens alloués aux soins palliatifs augmenter. Les contributions de chaque département de France seront compilées par le conseil d’administration de la MGEN afin d ‘établir un texte qui sera voté à l’assemblée générale de juillet. « Les présidents MGEN de chaque département viendront ensuite présenter aux députés de chaque département à l’automne le texte représentant les 4 millions de personnes protégées par la MGEN qui souhaitent une évolution de la loi sur la fin de vie » a conclu Marc Majorel, délégué MGEN du Lot.

https://medialot.fr/cahors-la-fin-de-vie-la-mgen-en-parle/
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«La mort n’est pas notre métier»: les soins palliatifs en ordre de bataille avant le débat sur l’euthanasie
Par [size=16]Agnès Leclair
Publié hier à 19:20, mis à jour hier à 19:20[/size]



Dans un contexte de pénurie de soignants, l’annonce d’un plan national pour le développement des soins palliatifs ne rassure pas. BURGER/Phanie via AFP
RÉCIT - Réunis en congrès, des soignants se mobilisent pour défendre et développer leur modèle d’accompagnement, alors que la loi sur la fin de vie pourrait évoluer.
[size=18]«Même si des vents mauvais se lèvent, nous allons continuer de lutter pour faire entendre la voix des soignants. Pour dire haut et clair que la main qui soigne ne peut pas être la main qui tue et redire toujours que donner la mort n’est pas un soin (…) Je suis médecin, la mort n’est pas mon métier.» Ces paroles puissantes résonnent dans la grande salle du Palais 2 l’Atlantique, à Bordeaux. Du 15 au 17 juin, la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs y tenait son 28e congrès. Le rassemblement avait des airs de veillée d’armes à la veille d’un nouveau débat sur la fin de vie, annoncé par Emmanuel Macron pour son second mandat, et peut-être d’une loi sur l’euthanasie ou le suicide assisté.
À découvrir
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«Qui, dans notre société, ose pousser chaque jour la porte de ceux qui vont mourir? Qui ose écouter celui qui veut mourir comme celui qui ne veut pas mourir et résister à la tentation de s’enfuir? C’est vous. Vous qui n’avez pas peur», poursuit Claire Fourcade, présidente de l’instance et…
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime20.06.22 9:07

[size=38]Fin de vie en France : ce que dit la loi française « Claeys-Leonetti »[/size]
Repères 
La fin de vie fait partie des chantiers à venir du nouveau mandat d’Emmanuel Macron. Une convention citoyenne devrait déterminer s’il faut faire évoluer la loi actuelle dite « Claeys-Leonetti » et datant de 2016. Mais justement, que dit-elle? Sédation, obstination déraisonnable, euthanasie, suicide assisté, directives anticipées… La Croix fait le point.

[list]

[*]Alice Le Dréau, 

[*]le 19/06/2022 à 09:56

En France, la fin de vie est encadrée par la loi dite « Claeys-Leonetti », « créant de nouveaux droits en faveur des malades et des personnes en fin de vie ». Adoptée en février 2016, elle est la quatrième loi relative à la fin de vie depuis 1999, année de la publication d’un texte garantissant l’accès aux soins palliatifs pour tous.

► Ce que permet la loi


- Elle réaffirme l’interdiction de « l’obstination déraisonnable » (anciennement appelé « acharnement thérapeutique »), c’est-à-dire le fait de pratiquer ou d’entreprendre des actes ou des traitements qui apparaissent inutiles, disproportionnés ou n’ayant d’autre effet que le seul maintien artificiel de la vie.

- Elle réaffirme le droit du malade à accepter ou refuser un traitement et l’invite à désigner une « personne de confiance », qui le soutiendra, l’accompagnera et le représentera auprès du personnel médical, dans le cas où il ne serait plus en capacité d’exprimer sa volonté.
À lire aussi« Peu de malades en fin de vie demandent l’euthanasie »
- Elle encourage à la rédaction des « directives anticipées », un document dans lequel toute personne peut indiquer les soins qu’elle souhaite recevoir (ou non) en situation de fin de vie. Là encore uniquement dans le cas où elle ne pourrait pas s’exprimer. Consultatives jusqu’en 2016, les directives anticipées sont devenues, avec la loi Claeys-Leonetti, opposables aux médecins, sauf en cas d’urgence.
À lire aussiFin de vie : « Comment bien accompagner les mourants dans ces conditions ? »
- Enfin, la loi permet la « sédation profonde et continue (…) maintenue jusqu’au décès ». Lorsque le pronostic vital est engagé à court terme (quelques jours) et que les douleurs sont inapaisables, le patient peut, à sa demande ou sur proposition médicale, bénéficier d’un endormissement pour ne pas souffrir, avant de mourir.

► Ce que ne permet pas la loi


La législation française n’autorise ni l’euthanasie (légale en Belgique, aux Pays-Bas, en Espagne, au Luxembourg, au Canada, entre autres) ni le suicide assisté (autorisé en Suisse ou en Autriche). Quelle est la différence entre les deux actes ? Lors d’une euthanasie, c’est le médecin qui injecte le produit létal au malade. Lors d’un suicide assisté, le malade s’administre lui-même le produit, qui peut toutefois être fourni par un professionnel de santé ou une association.
À lire aussiEuthanasie : Emmanuel Macron favorable au « modèle belge » dans certains cas

► La loi française pourrait-elle évoluer ?


C’est ce dont devrait discuter la Convention citoyenne sur la fin de vie annoncée par Emmanuel Macron, lors de la présentation de son programme en mars dernier. Organisés sous l’égide du Cese (Conseil économique, social et environnemental) avec l’éclairage du CCNE (Comité consultatif national d’éthique), ses travaux seront soumis au Parlement ou à référendum.
À lire aussi« Le glissement de la sédation profonde vers l’euthanasie est en marche, inéluctable »
En attendant, un plan national pour développer les soins palliatifs a d’ores et déjà été lancé en janvier par le gouvernement. Actuellement, seul un tiers des patients susceptibles de bénéficier des soins palliatifs en fin de vie y ont effectivement accès.
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MessageSujet: MON NON-DIT S'ECRIT   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime22.06.22 15:01

Avec Marine Le Pen à l'Assemblée Nationale,
la loi Léonetti de février 2016 a tout un avenir
je te salue, France de merde et République de merde
le diable est avec toi
Fillon, Bertrand, Hollande, Macron, Léonetti
ils  sont tous pourris
Alain Cocq où es-tu ?
il veut mieux mourir seul
et ne pas mourir mal accompagné
c'est l'évidence ...
Eglise, va te faire foutre !
vive l'abstention électorale
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime22.06.22 15:43

copié-collé:

Covid-19 : les contaminations en forte hausse, le gouvernement appelle les plus âgés à se faire vacciner

Par France Bleu

Mercredi 22 juin 2022 à 10:36
Par [url=https://www.francebleu.fr/les-equipes/viviane-le-guen][size=12]Viviane Le Guen

commentaire
mais quelle tristesse ! ils persistent et signent, malgré le contexte international, européen et français ! foutons la paix à nos vieux et à nos vieilles...  qui vont mourir de toute façon. Merde aux laboratoires et à l'industrie pharmaceutique !
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MessageSujet: Re: 2022 fin de vie   2022 fin de vie - Page 2 Icon_minitime22.06.22 16:59

Claire Fourcade : « Je suis médecin, la mort n’est pas mon métier »
Publié le 20 Juin, 2022
Gènéthique magazine
Le Dr Claire Fourcade, présidente de la Société Française de soins et d’Accompagnement palliatif (SFAP) a pris la parole lors du Congrès 2022 qui vient de se tenir à Bordeaux. Gènéthique reproduit son discours “Et si la SFAP n’existait pas ?” initialement publié sur le site de la SFAP.

Depuis 2 ans nous avons eu les gilets jaunes, le Covid avec ses confinements, ses visites interdites et des pratiques de soin dégradées. Nous avons maintenant la crise de l’hôpital et la guerre en Ukraine. Alors, une fois n’est pas coutume, ce matin j’ai décidé de venir avec des bonnes nouvelles.

Je voudrais d’abord remercier du fond du cœur monsieur le député Falorni. Il y a un an le projet de loi visant à légaliser l’euthanasie et le suicide assisté qu’il portait et qui n’a pas abouti, a été pour nous tous un électrochoc, vous savez celui qui fait repartir le cœur (cf. La PPL Falorni tombe en désuétude – le spectacle exagéré des promoteurs de l’euthanasie).

Grâce à lui nous avons lancé une grande consultation nationale qui a donné à la Sfap un mandat clair pour participer à tous les débats sur le sujet de la fin de vie et pour dire que « faire mourir n’est pas un soin » car, non, faire mourir ne peut pas être un soin. Je suis médecin, la mort n’est pas mon métier.

Grâce à lui nous avons ensuite lancé la 1ère campagne de communication sur les soins palliatifs. Elle a été vue par près de 17 millions de personnes et plus de 150 000 sont venues sur le site « osons vivre » pour y trouver des informations sur les soins palliatifs.

Cette campagne s’est doublée d’une campagne d’influence qui nous a permis de rencontrer toutes les équipes des candidats à la présidentielle et de faire entendre la voix des soins palliatifs par le site « mobilisation soins palliatifs ». Une campagne qui, avec votre aide, va se poursuivre auprès des députés qui vont être élus dimanche et qu’il va falloir tous inviter dans nos structures pour les sensibiliser aux soins palliatifs parce qu’un député venu, c’est presque toujours un député convaincu.

« La main qui soigne ne peut pas être la main qui tue »

Nous avons aussi décidé de revoir tout le projet associatif de la Sfap pour nous demander quelle Sfap nous voulions pour les années à venir, de quelle Sfap nous avions besoin. Nous ne voulons pas changer la Sfap mais, dans un monde où beaucoup de choses changent et pourraient changer encore davantage dans les mois à venir, nous voulons la mettre à la hauteur des défis qui l’attendent. Nous voulons agir plutôt que subir. Cette nouvelle Sfap sera plus forte sur le plan scientifique, plus audible dans la société pour faire entendre la voix des plus fragiles et de ceux qui les soignent, plus solide dans sa structure pour être à votre service à tous.
Alors si une seule proposition de loi, même pas aboutie, peut produire un tel résultat, vous imaginez ce que pourrait donner un projet de loi qui serait voté ?

Bon, on ne va quand même pas aller jusqu’à le souhaiter…Mais même si des vents mauvais se lèvent, et pour tout vous dire l’horizon est un peu bouché en ce moment, nous allons continuer de lutter pour faire entendre la voix des soignants. Pour dire haut et clair, que la main qui soigne ne peut pas être la main qui tue et redire toujours que donner la mort n’est pas un soin.

Et même si notre voix n’était pas assez forte pour dévier complètement le cours de l’histoire, même si la loi changeait et que nous devions finalement aller, comme nous le redoutions, là où nous ne voulions pas aller, nous ne mourrons pas, nous ne disparaîtrons pas. Nous serons unis et nous ferons face ensemble parce que toujours des patients auront besoin de nous pour être écoutés, accompagnés et soulagés. Eux non plus ne disparaîtront pas. Même en Belgique, où la loi a changé il y a 20 ans, ce sont moins de 3% des décès qui sont des euthanasies. Il reste donc 97% de patients pour qui les soins palliatifs peuvent permettre de vivre jusqu’au bout dans la dignité.
We will survive.

Pourquoi choisissons-nous les soins palliatifs ? Pourquoi décidons-nous de travailler au contact de la mort, des pleurs, de la peine, de la douleur, des plaies et des odeurs nauséabondes ?

Et plus encore : pourquoi restons-nous ? Pourquoi les équipes de soins palliatifs sont-elles souvent plus stables et moins malades que d’autres ?
Dans un monde du soin qui parfois semble n’avoir plus de sens, qu’est-ce qui fait sens pour nous ?

Qui dans notre société ose pousser chaque jour la porte de ceux qui vont mourir, encore et encore, non pas une fois mais 12 fois par jour tous les jours de l’année ? Qui ose regarder en face ce visage défiguré, le toucher et lui faire un sourire ? Qui ose entrer dans une chambre dont l’odeur déborde jusque dans le couloir sans un mouvement de recul ? Qui ose voir dans ce visage abimé, ce corps déserté par la conscience, cet esprit qui vagabonde, le reflet de notre commune humanité ? Qui ose écouter celui qui veut mourir comme celui qui ne veut pas mourir et résister à la tentation de s’enfuir ?

C’est vous. Vous tous. Chacun de vous.
Vous qui n’avez pas peur.

Vous qui êtes doux, adaptables, gentils et humbles. Vous tous qui acceptez et accompagnez ce que tant d’autres refusent : la vieillesse, la laideur, la maladie et la mort. Vous qui soulagez, apaisez, réconfortez et ramenez le sourire.

Vous tous à qui l’on ne dit pas assez combien vous êtes courageux, forts et dignes. Dignes de respect, d’éloge, de reconnaissance et d’admiration.
Nous sommes la médecine des petits riens, celle qui perd toujours et pourtant nous sommes forts et résistants. Notre médecine, celle des choses minuscules, des soins de bouche, de la douleur soulagée et des repas plaisirs est un changement de société majuscule.

« Maintenant c’est l’ensemble du monde du soin que désertent les soignants et que le sens abandonne »

Nous portons des valeurs : rendre le patient acteur de ses choix, de ses soins et surtout de sa vie, le mettre au centre de notre réflexion, de notre mode d’organisation, donner une place à ses proches, travailler en équipe, changer de regard, prendre le temps, faire l’éloge de la faiblesse et de la lenteur, de l’altérité et de la pluridisciplinarité.

Pendant des année mon mari, qui porte un regard distancié et volontiers ironique sur ce que je fais, m’a demandé s’il était bien raisonnable de faire découvrir la sophrologie, les socio-esthéticiennes ou les glaces bananes-myrtilles faites maison à des gens qui allaient mourir. Ce qu’il questionnait n’était pas de le faire ou de prendre soin et donner le meilleur à ces personnes mais d’attendre pour le faire les 15 jours avant la mort. Si tout cela est particulièrement nécessaire quand on vit à l’ombre de la mort, cela ne l’est pas moins tout au long du reste de la vie.

Nous avons commencé par la fin de la vie parce que c’est là qu’était l’urgence, parce que c’est là que se révélait de la manière la plus voyante l’absurdité d’une médecine qui morcelle l’être humain pour le réduire à ses organes, qui valorise mieux la technique que la relation, qui promet la vie éternelle quand la mort reste l’horizon de toute vie. Nous avons commencé par la fin de la vie parce que c’est de ces lieux qu’avaient déserté les médecins qui n’entraient plus dans les chambres de ceux qui allaient mourir et que la place était à prendre.

Maintenant c’est l’ensemble du monde du soin que désertent les soignants et que le sens abandonne. Maintenant que nous arrivons dans le mur de la financiarisation, de la logique de la performance et du tout économique, la place est à prendre partout.

Indignons-nous de ce qui est fait aux patients, de ces toilettes chronométrées, de cette présence rationnée, de cette écoute minutée.
Indignons-nous de ce qui nous est fait, de ce qui nous est imposé, de ce qui nous est refusé : avoir les moyens de soigner humainement et en accord avec les valeurs qui nous ont fait choisir tous ces métiers qui nous rassemblent.

Indignons-nous de ce qui est fait à notre société tout entière quand on lui dit que le faible, le vulnérable, le fragile, le vieux ou le moche n’ont pas leur place parmi nous et ne devraient pas être le centre de notre attention et de nos préoccupations.

« Ce qui compte c’est la personne »

Mais s’indigner ne suffit pas. S’indigner c’est ce qui fait se lever, c’est ce qui met en marche, c’est ce qui fait choisir les soins palliatifs quand les conditions de la fin de vie sont trop révoltantes. C’est ce qui m’a fait choisir, jeune externe, cette voie encore si peu empruntée quand j’ai entendu un professeur de médecine un de mes « maîtres » dire à un patient mourant du Sida « Vous en avez bien profité, maintenant vous n’allez pas venir vous plaindre et pleurnicher ».

Maintenant que l’indignation nous a fait nous lever, maintenant que nous nous tenons debout devant la société, nous pouvons avancer.
Que nous soyons aide-soignante, professeur de soins palliatifs, infirmière, assistante sociale, psychologue ou bénévole, nous ne sommes pas là par hasard. Nous sommes là parce que ce qui compte ce n’est pas le pouvoir, ce n’est pas la performance, ce n’est pas de gagner.  Ce qui compte c’est la personne. Celle que nous avons devant nous : malade, vulnérable, cassée, mourante mais aussi celle que nous sommes tous, homme ou femme, soignants et citoyens qui avons tant besoin de donner du sens à ce que nous faisons. Les soins palliatifs ont du sens. Ils sont utiles et être utile peut rendre heureux.

Nous sommes une médecine puissamment Politique, au sens noble du terme car nous faisons une médecine dont la seule richesse sont les êtres humains : ceux que nous soignons et ceux qui la pratiquent.
Ensemble nous irons toujours plus loin pour continuer à innover, à inventer de nouveaux lieux pour accompagner, de nouvelles techniques pour soulager, pour allier technique et humanité, efficacité et écoute et pour tenir notre promesse du non-abandon.

Ensemble nous changerons le monde ou au moins le monde du soin et c’est déjà une immense ambition. Nous dirons qu’il est possible de soigner autrement, de donner du sens à notre pratique quotidienne, d’être la paix de ceux qui partent comme celle des survivants. C’est pour cela que nous sommes réunis ici aujourd’hui.
Ensemble nous transmettrons aux plus jeunes d’entre nous ce que nous avons reçu de nos aînés pour qu’à leur tour ils fassent vivre et grandir ce trésor.
Ensemble nous sommes invincibles. Si nous savons rester unis et faire de nos différences une force, nous surmonterons toutes les difficultés.
Les soins palliatifs sont un nouveau modèle du soin, une nouvelle façon d’envisager, de regarder, de valoriser l’être humain. Et si les soins palliatifs étaient l’avenir de notre système de santé ? Ils sont un progrès inouï : Soigner ensemble pour permettre de vivre dignement jusqu’à la mort. Ils ne sont pas une évolution mais une Révolution.

Il est là le pouvoir subversif des soins palliatifs, il est là le génie des soins palliatifs.

Je vous l’avais dit, que des bonnes nouvelles ! Merci et …We will survive !
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